Belgique

La nouvelle génération de “circuits de voie” arrive sur le rail belge : la ponctualité des trains en sera améliorée

Une enquête révèle que la SNCB et Infrabel ont dépensé plus de 600 millions d’euros de frais de consultance entre 2020 et 2022

Ces dispositifs, installés directement sur les rails et répartis sur tout le réseau ferroviaire belge, permettent de détecter un train lorsqu’il passe à un endroit donné. Plus spécifiquement, le circuit met une tension électrique sur le rail : une boucle électrique est créée à l’aide d’un émetteur et d’un récepteur. Lorsqu’un train franchit le dispositif, ses roues métalliques provoquent un court-circuit, qui permet à l’appareil de détecter le train en question. “C’est notamment grâce à ces capteurs que le personnel des cabines de signalisation peut contrôler à distance le trafic ferroviaire en toute sécurité”, explique Infrabel dans un communiqué.

Track sensors pictured during a press conference of rail network operator Infrabel and Alstom on the investment of 80 million euros in high-quality technology in the latest type of train detection devices, on Monday 15 April 2024, in Brussels. The track sensors are fundamental in the safe management of train traffic and can have a beneficial effect on punctuality. BELGA PHOTO QUINTEN GEERAERT
Les circuits de voie nouvelle génération d’Alstom commandés par Infrabel.

Le réseau est actuellement déjà équipé d’environ 12 500 circuits de voie, mais cette ancienne génération arrive doucement en fin de vie. Leur remplacement progressif, au rythme d’environ 1000 nouveaux dispositifs installés chaque année, devrait améliorer la sécurité et la fiabilité du réseau. “Sur tous les retards de trains en Belgique, environ 20 % sont imputables à Infrabel, et une partie importante de ces 20 % est due à des problèmes liés à la signalisation, précise Frédéric Sacré, porte-parole d’Infrabel. En 2023, les dérangements de CV ont été responsables de près de 50 000 minutes de retard et de 750 trains supprimés.”

Un matériel qui s’auto-diagnostique

Les anciens circuits de voie tombent en effet parfois en panne et Infrabel doit alors dépêcher un agent technique sur place pour constater le problème et le résoudre. Cela peut prendre du temps, et les trains prennent alors du retard, ou sont annulés. “Avec cette nouvelle génération de CV, on dispose d’une fonction de diagnostic qui permet un monitoring à distance. Ce monitoring indique aussi quand une maintenance est nécessaire. Cela permet de prévenir une défaillance et donc d’assurer une meilleure fluidité du trafic des trains.”

Avec la signature de ce contrat, Infrabel se félicite aussi de sa position “d’acteur socio-économique important pour l’économie belge”. “En tant qu’entreprise publique, et grâce aux fonds du gouvernement fédéral, nous investissons environ 1 milliard d’euros par an dans l’économie et l’emploi en Belgique”, note Benoît Gilson, CEO d’Infrabel.

Le secrétaire d’État à la Relance et aux Investissements stratégiques Thomas Dermine (PS) était également présent pour la signature du contrat. Les circuits de voie de nouvelle génération commandés ont été développés à Charleroi par Alstom Benelux. Il est prévu qu’Alstom garantisse la maintenance de l’équipement jusqu’en 2052.