Algérie

L’Armée algérienne fait une démonstration de force à la frontière avec le Mali

DÉFENSE NATIONALE – L’armée nationale populaire (ANP) a mené mardi 27 février un « exercice tactique avec munitions réelles » de grande ampleur à Tamanrasset, à la frontière avec le Mali.

Intitulé « Tempête du Hoggar 2024 », l’exercice tactique qui a eu lieu à la 6e Région militaire (secteur opérationnel de Bordj Badji Mokhtar) s’est déroulé sous la supervision du Chef d’Etat-major de l’ANP en personne, Saïd Chanegriha.

Les militaires algériens ont mené des actions de combat à munitions réelles. En outre, l’exercice a compris « une opération de débarquement aérien au moyen d’hélicoptères des Forces spéciales » ainsi qu’une opération de parachutage « dans la profondeur des défenses (…) d’un ennemi non-conventionnel ».

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« Ces actions de combat (…) sont le témoin d’un haut professionnalisme et d’un niveau avancé d’instruction et de préparation au combat des diverses unités de l’ANP », souligne le ministère de la Défense nationale (MDN) dans son communiqué.

L’ANP envoie un message fort aux groupes terroristes du Sahel et aux autorités maliennes de transition

L’exercice « Tempête du Hoggar 2024 » s’est déroulé, comme nous l’avons indiqué plus haut, au secteur opérationnel de Bordj Badji Mokhtar, soit à quelques centaines de kilomètres seulement de la frontière avec le Mali (665 km précisément).

Selon plusieurs observateurs, cette opération, qui a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle, se veut être une démonstration de force devant les groupes terroristes qui sévissent au Sahel, en particulier le JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans).

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Cependant, nous notons aussi que cet exercice intervient dans un contexte de tensions avec Bamako. Fin janvier, les autorités maliennes de transition ont, en effet, annoncé la rupture de l’accord de paix avec les rebelles du Nord, conclu en 2015  sous l’égide de l’Algérie.

Et lors de ces derniers mois, l’armée malienne et le groupe russe Wagner mènent des actions régulières à la frontière algérienne dans le cadre d’opérations dites « antiterroristes ». Il y a même eu, récemment, des tirs de drones. « Tempête du Hoggar 2024 » constitue-t-elle donc une forme de mise en garde ?

« C’est une démonstration de force », a répondu un chercheur algérien à RFI. D’après lui, l’ampleur et la médiatisation de cet exercice « ne sont pas habituels ». « Lorsque l’armée fait cela, analyse-t-il, c’est pour adresser un message. (…) C’est une manière de dire au Mali : « on est là et on est forts« . »