Algérie

La biodiversité en Algérie : des parcs naturels a couper le souffle

L’Algérie est située à la jonction de deux vastes zones géographiques : la région méditerranéenne et le Sahara. La division du relief en larges bandes orientées grossièrement d’ouest en est accentue les contrastes entre les divers environnements naturels qui se succèdent du nord au sud.

Dans le sud, le Sahara présente une grande diversité, allant des vastes étendues uniformes de plateaux rocailleux (hamadas du Draa) aux dépressions parsemées de dunes (Grand Erg occidental, Grand Erg oriental), en passant par les imposants massifs montagneux de l’extrême Sud, notamment le Hoggar, qui culmine à environ 3 000 mètres.

Du coté du nord, dans la région du Maghreb, deux chaînes montagneuses aux reliefs marqués entourent les Hautes Plaines intérieures, où se dressent quelques montagnes isolées (djebels) dominant de vastes dépressions, souvent occupées par des lacs d’eau salée (sebkhas).

La région du Tell se compose de plaines côtières ou subcôtières de petite taille (comme la Mitidja) alternent avec des massifs montagneux relativement bas, mais aux pentes abruptes, mélangeant des éléments de vieux massifs (comme la Grande Kabylie) et des fragments de couches sédimentaires plissées, fissurées et soulevées à plusieurs reprises au cours de l’ère tertiaire.

Plus au sud des Hautes Plaines, à la lisière du Sahara, une deuxième chaîne montagneuse, l’Atlas saharien, présente des plissements plus réguliers dans une roche principalement composée de calcaire et de marnes.

Un climat tempéré à souhait

Les régions côtières bénéficient d’un climat méditerranéen, avec des hivers doux (environ 12 °C à Alger) et des étés supportables (environ 25 °C dans la même ville). L’humidité y est élevée et les précipitations relativement abondantes, avec une moyenne de 762 mm par an concentrée sur quelques mois d’automne et de printemps. Il pleut davantage à Alger qu’à Paris.

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En été, le temps est dominé par l’ascension des hautes pressions sahariennes vers le nord. Cependant, à partir de l’automne jusqu’au printemps, le temps se dégrade à cause du déplacement vers le sud en Méditerranée du flux d’air tempéré ou de l’arrivée en altitude de masses d’air polaire, ce qui entraîne des conditions météorologiques perturbées et pluvieuses sur l’Algérie, avec une baisse des températures. Ces conditions varient naturellement en fonction de l’altitude et de la localisation géographique.

Parc national de Belezma

Situé dans la wilaya de Batna, au nord-est du pays, le parc national de Belezma abrite le mont Belezma, un massif imposant aux reliefs tourmentés, avec des vallées étroites et des sommets dépassant les 2 130 mètres (djebel Tichaou) et 2 178 mètres (djebel Refaâ).

Fondé en 1984, le parc national de Belezma, tout comme les parcs nationaux de Gouraya à Béjaia et de Taza à Jijel, a été créé en raison de la présence de vastes étendues de cèdres de l’Atlas, de son riche patrimoine archéologique et historique, et de sa diversité d’écosystèmes humides au nord-nord-est.

Parc national Belezma

Le parc national Belezma – @Dilawb via Wikimedia Commons

Situé à l’est de l’Algérie du Nord, le parc national de Belezma s’étend sur 26 250 hectares et représente un territoire allongé, orienté sud-ouest / nord-est, à proximité de Batna. L’Unesco a désigné le parc comme réserve de biosphère en juin 2015, sur une superficie de 262,50 km².

Parc national de Chréa

Localisé à 50 km au sud d’Alger, dans la wilaya de Blida, le parc national de Chréa est principalement montagneux, au cœur du massif blidéen. Outre sa station de ski à Chréa, il abrite d’immenses forêts de cèdres, ainsi que les gorges de la Chiffa et le lac de Dhaya à Tamesguida. Le parc offre également des possibilités de randonnées pédestres.

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Parc national de Chréa

Le parc national de Chréa en plein hiver

En termes de faune, les cédraies abritent une population de macaques berbères menacée, tandis que les espèces végétales comprennent le cèdre, le chêne vert, le chêne-liège, le thuya, le pin d’Alep, le houx, l’if et l’Épine vinette. Une variété d’animaux, notamment le Magot, la Genette, le Lynx, l’Hyène rayée, la Mangouste, le Porc-épic, le Chacal doré, le Renard, le Sanglier, la Loutre et la Belette, ainsi que des oiseaux tels que l’Aigle royal, l’Aigle de Bonelli, le Faucon pèlerin, le Vautour fauve et le Percnoptère d’Égypte, habitent la région. L’UNESCO a reconnu le parc comme réserve de biosphère en 2002.

Parc national d’El-Kala

Situé près de la ville d’El Kala, dans la wilaya d’El-Tarf, au nord-est de l’Algérie, le parc national d’El-Kala a été établi en 1983, bordant la mer Méditerranée au nord et la frontière tunisienne à l’est.

Le parc comprend de nombreux lacs et abrite un écosystème unique dans le bassin méditerranéen. Il a été classé réserve de biosphère par l’UNESCO en 1990. Couvrant une superficie de 80 000 hectares, il englobe plusieurs lacs et marais, faisant partie de la chaîne de montagnes de la Kroumirie et comprenant huit communes frontalières.

La zone centrale du parc abrite trois lacs classés comme zones humides d’importance internationale selon la convention de Ramsar de l’Unesco en 1983 : Le Lac El Melah, Le Lac Oubeira, Le Lac Tonga.

Lac Tonga

Lac Tonga au sein du parc national d’El Kala – @Hichemcky91 via Wikimedia Commons

En ce qui concerne la faune, le parc constitue une zone humide offrant une association d’écosystèmes uniques d’une grande richesse écologique. Le Fonds mondial pour la nature a recensé 450 espèces d’oiseaux, 305 espèces de mammifères, 193 espèces de poissons, 138 espèces d’amphibiens et de reptiles, ainsi que 40 000 spécimens de plantes dans ce réservoir de biodiversité méditerranéenne. Le parc a été classé réserve de biosphère par l’UNESCO en 1995.

Parc national du Djurdjura

Situé dans la wilaya de Bouira, en Kabylie, au nord de l’Algérie, le parc national du Djurdjura abrite de vastes forêts, des gorges et des gouffres, où vit une faune très diversifiée. Il est une réserve de biosphère reconnue par l’UNESCO depuis 1997.

Les principaux arbres de la région sont ainsi le cèdre de l’Atlas, le chêne vert, le chêne-liège, le houx, l’érable à feuilles obtuses, l’érable de Montpellier, l’érable champêtre, le prunus avium, le chêne zéen, le pin noir, le pin d’Alep et l’if. Parmi les mammifères présents, on compte le Magot, le Lièvre du Cap, le Sanglier, l’Hyène rayée, la Mangouste, le Loup doré africain, le Loup d’Égypte, la Panthère de Barbarie, le Serval, la Genette, le Porc-épic et la Belette. 

Parc national du Djurdjura

Parc national du Djurdjura

En ce qui concerne les oiseaux, on trouve l’Aigle royal, le Vautour fauve, le Gypaète barbu, le Percnoptère d’Égypte, l’Aigle de Bonelli, le Faucon crécerelle, la Buse féroce, la Chouette hulotte, le Hibou grand duc, la Grive musicienne, le Rossignol philomèle, le Bec-croisé des sapins, la Grive draine, le Pic vert et la Huppe fasciée.

Parc national de Gouraya

Recevant environ 1 200 000 visiteurs par an, principalement en été, le parc national de Gouraya est réputé pour ses plages de sable, ses falaises et ses eaux claires. Le mont Gouraya, culminant à 660 mètres, domine le parc. La flore et la faune y sont variées, avec la présence du macaque berbère et du chacal doré vivant dans les forêts isolées. Le parc a été classé réserve de biosphère par l’UNESCO en 2004.

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Situé sur la côte orientale de la Kabylie, dans la wilaya de Béjaia, le parc national de Gouraya possède une diversité végétale endémique, des écosystèmes marins et terrestres, ainsi qu’une histoire régionale notable. Occupant entièrement la commune de Béjaia, il couvre une superficie de 2 080 hectares, avec une zone marine de 7 842 hectares et un lac, le lac de Mézaia, d’une superficie de 3 hectares. Le parc possède un riche patrimoine archéologique, comprenant 15 sites historiques et 9 sites pittoresques.

Singe au parc national Gouraya

Un singe magot au parc national de Gouraya

La biodiversité du parc se compose de 1709 espèces, dont 533 pour la flore et 1156 pour la faune, dont 67 espèces protégées, notamment 20 invertébrés, 1 reptile, 10 mammifères, 3 plantes et 33 oiseaux.

La zone marine compte ainsi 173 espèces de zooplancton, 164 espèces zoobenthiques, 211 espèces de poissons, 5 espèces de mammifères, 55 espèces de phytoplancton et 72 espèces phytobenthiques, dont 8 sont considérées comme « remarquables » selon le Livre Rouge.