Algérie

Boumerdès : Tebboune inaugure la station de dessalement de l’eau de mer de Cap Djinet

Le président de la République a inauguré, mardi, l’usine de dessalement de l’eau de mer « Cap Djinet 2 » dans la wilaya de Boumerdès. Cette infrastructure stratégique, dotée d’une capacité de production de 300.000 m³ par jour, marque une avancée majeure dans le renforcement de la sécurité hydrique du pays.

La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de plusieurs hauts responsables, dont le Général d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’État-major de l’ANP, ainsi que les ministres de l’Énergie, de l’Intérieur et de l’Hydraulique. 

Lors de cette visite, le chef de l’État a suivi un exposé détaillé sur les différentes étapes de réalisation de l’usine, qui s’étend sur 18 hectares et permet d’alimenter non seulement la wilaya de Boumerdès, mais aussi plusieurs wilayas limitrophes.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme national de dessalement initié par le président Tebboune. Celui-ci prévoit la construction de cinq grandes stations de dessalement dans les wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipasa et Oran, chacune avec une capacité de 300.000 m³ par jour.

Un plan stratégique pour faire face à la raréfaction de l’eau

L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, est confrontée à une raréfaction croissante des ressources en eau en raison de sécheresses de plus en plus longues et fréquentes. Face à cette urgence, le gouvernement a adopté une stratégie multidimensionnelle pour garantir l’approvisionnement en eau potable et assurer une gestion durable des ressources hydriques.

Le dessalement de l’eau de mer : un levier clé

L’un des axes majeurs de cette politique repose sur le dessalement de l’eau de mer. Avec un investissement de 2,4 milliards de dollars, cinq grandes stations ont été construites en un temps record.

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D’ici à 2030, six autres usines viendront renforcer ce dispositif, faisant du dessalement une solution incontournable pour assurer la sécurité hydrique.

La réutilisation des eaux usées : une alternative prometteuse

En complément du dessalement, l’Algérie mise sur la réutilisation des eaux usées dans l’agriculture et l’industrie afin de réduire la pression sur les ressources naturelles.

 Aujourd’hui, le pays dispose de 240 stations d’épuration, mais seulement 50% des eaux usées sont traitées. L’objectif est d’atteindre 60% de réutilisation d’ici à 2030, nécessitant une modernisation des infrastructures et une optimisation des capacités de traitement.

Vers une gestion plus durable des ressources hydriques

Pour renforcer la résilience urbaine face aux crises hydriques, l’Algérie pourrait s’inspirer de modèles innovants tels que les « villes éponges » en Chine et en Allemagne. Ce concept repose sur la transformation des espaces urbains imperméables en zones capables d’absorber et de filtrer l’eau de pluie. 

Cette approche permettrait non seulement de réduire les risques d’inondation, mais aussi d’optimiser la gestion des eaux pluviales pour un usage domestique ou agricole.

Par ailleurs, la numérisation et les innovations technologiques deviennent essentielles pour optimiser la gestion des infrastructures hydriques et améliorer le stockage et la distribution de l’eau.

Préserver les nappes phréatiques : un enjeu majeur

Si la création de nouveaux forages constitue une solution d’urgence pour répondre aux besoins en irrigation, elle n’est pas viable sur le long terme. 

La surexploitation des aquifères, notamment dans les régions de Ouargla et El Oued, peut provoquer une remontée des nappes phréatiques, entraînant des inondations agricoles et la salinisation des sols. L’absence de systèmes de drainage adéquats aggrave cette situation, mettant en péril les terres fertiles.

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Pour préserver ces ressources, les experts recommandent la mise en place de « contrats de nappe », visant une gestion durable et intersectorielle de l’eau. De plus, une meilleure planification agricole permettrait d’adapter la production aux ressources disponibles et d’encourager des techniques d’irrigation économes en eau.

Un engagement pour la souveraineté hydrique et alimentaire

Face aux défis du stress hydrique, l’Algérie s’engage dans une réforme ambitieuse pour sécuriser son accès à l’eau et garantir son développement durable. En diversifiant les solutions – dessalement, réutilisation des eaux usées, modernisation des infrastructures et préservation des nappes phréatiques – le pays trace une feuille de route stratégique pour assurer une gestion équilibrée et durable de ses ressources en eau.