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Trump remet en question les visas et matchs du Mondial-2026.

Dans six mois, les Etats-Unis, le Mexique et le Canada accueilleront la Coupe du monde, avec 82 des 104 matchs programmés aux Etats-Unis. Le président américain a menacé de délocaliser des matchs si la sécurité n’est pas assurée dans certaines villes hôtes, notamment celles dirigées par des démocrates.

Dans six mois, les États-Unis accueilleront la Coupe du monde en collaboration avec le Mexique et le Canada, tandis que le président américain, connu pour son imprévisibilité, complique l’organisation avec des pressions exercées sur ses voisins, des menaces de délocalisation des matchs et des restrictions sur les visas.

Impact de la politique migratoire

Des centaines de milliers de spectateurs étrangers sont attendus dans les trois pays organisateurs, notamment aux États-Unis, qui accueillent la très grande majorité des matchs (82 sur les 104 prévus).

Ces visiteurs arriveront dans un pays dirigé par un président qui a fait de la politique anti-immigration le pilier de son second mandat, avec une campagne d’expulsions marquée par une grande brutalité.

Il renforce sa politique : après une attaque contre deux militaires la semaine dernière par un suspect afghan près de la Maison-Blanche, le milliardaire républicain a suspendu l’octroi de visas pour les ressortissants de 19 pays, dont deux qui participent au Mondial, Haïti et l’Iran.

La semaine dernière, Téhéran avait annoncé son intention de boycotter le tirage au sort de la compétition, prévu vendredi à Washington, après le refus américain de délivrer des visas à plusieurs membres de sa délégation, avant de finalement décider mercredi de se rendre à Washington.

Exceptions liées au football

Dans certains cas, le processus pourrait cependant être accéléré, selon le président américain, alors que l’obtention de visas peut prendre des semaines, voire des mois.

Donald Trump a effectivement annoncé la mise en place d’un « pass FIFA » qui permettra à tout détenteur d’un billet pour un match de la Coupe du monde d’obtenir un rendez-vous plus rapidement.

Cependant, « votre billet n’est pas un visa« , a averti le secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Les conditions d’accès au territoire américain ne seront pas assouplies : « La seule différence, c’est que nous mettons (les demandes) en haut de la pile« .

Trump envisage-t-il de déplacer des matchs ?

C’est une menace que le dirigeant américain a mise en avant, s’il estime que la sécurité n’est pas suffisamment garantie dans certaines villes hôtes, en particulier celles dirigées par des démocrates, telles que Los Angeles, qui doit accueillir huit matchs, San Francisco (six) et Seattle (six).

Donald Trump les accuse, sans preuves, de favoriser l’immigration illégale, l’insécurité et la criminalité. Il a à maintes reprises menacé de délocaliser les matchs vers d’autres villes, mais une telle décision poserait un véritable casse-tête organisationnel pour la FIFA, sans compter les supporters qui ont déjà réservé leurs billets, logements et transports.

Cette éventualité rencontrerait également des obstacles juridiques, les contrats de villes hôtes ne pouvant être résiliés qu’en cas d’événements graves et imprévisibles (comme les catastrophes naturelles, la guerre ou les émeutes), même si des modalités plus flexibles existent pour déplacer certains matchs sans retirer complètement une ville du tournoi.

S’y ajoutent les tensions causées par le déploiement de militaires de la Garde nationale dans des villes démocrates comme Los Angeles, avec pour objectif affiché d’y rétablir la sécurité, ce qui va à l’encontre de l’avis des élus locaux.

Les interventions musclées des agents de la police fédérale de l’immigration (ICE) qui traquent les migrants sans papiers à travers le pays aggravent les tensions, tandis qu’un climat de peur s’est installé chez une partie de la communauté latino. Le président américain pourrait décider de prolonger le déploiement des soldats et des agents jusqu’au Mondial.

Et les voisins ?

Donald Trump n’hésite pas à imposer des droits de douane sur certains produits à ses coorganisateurs du Mondial.

Il a même menacé d’annexer le Canada, son voisin du nord. Vers le sud, il n’a pas écarté la possibilité de frappes américaines au Mexique, dans le cadre de la lutte contre les cartels de la drogue.

Ces menaces pourraient compromettre l’organisation de cette première Coupe du monde à 48 équipes, coorganisée par trois pays.

Bien que cela reste peu probable, les organisateurs devront faire preuve d’une grande ingéniosité et diplomatie pour gérer les visas, les flux de spectateurs, et assurer la sécurité.