Procès de Cédric Jubillar : verdict attendu par le public à Albi
Sarah a décollé de Toulouse à 3h15 ce vendredi pour assister au procès de Cédric Jubillar. Iseult a dormi dans sa voiture avec sa copine pour assister au dernier chapitre de l’affaire Jubillar.
« Je n’ai absolument rien fait à Delphine. » Pour entendre ces derniers mots prononcés par Cédric Jubillar devant la cour d’assises d’Albi (Tarn) et surtout pour observer ce moment de ses propres yeux, Sarah a quitté Toulouse à 3h15 ce vendredi. Son arrivée a coïncidé avec la fin de ce retentissant procès, et elle a réussi à se glisser dans la salle principale, se hissant sur la pointe des pieds pour en profiter jusqu’aux ultimes instants.
« J’ai fait des études de psychologie et je regrette de ne pas avoir poursuivi en criminologie. Ces affaires me passionnent, » confie la quadragénaire. Quelle est sa première impression ? « Je suis comme un enfant devant le sapin de Noël, » déclare-t-elle avec entrain, alors qu’elle reprend sa place dans la file des curieux, sa chaise pliante rose sous le bras, espérant être bien positionnée pour le verdict, dont l’heure reste incertaine.
### « Elle m’a presque donné le goût du métier »
Iseult, de son côté, compte bien revenir traîner devant le grand escalier du palais de justice, après ses cours de droit. Toute sa curiosité pour l’affaire Jubillar l’a amenée à lire tous les livres et articles disponibles. Elle a d’ailleurs dormi dans sa voiture avec une amie afin d’assister à ce dernier chapitre. Son accès à la salle de retransmission, où elle a pu suivre le témoignage de Jennifer, la complice de l’accusé, l’a complètement captivée.
« C’est ma meilleure série ! Je me lève en pensant à ça et je me couche en continuant d’y penser. Il faut vraiment que ça s’arrête et que je retourne à ma vie normale, » raconte-t-elle, envisageant peut-être des ambitions nouvelles. Iseult a été « très impressionnée » par les interventions d’Emmanuelle Franck, l’avocate de Cédric Jubillar. « Je me destinais au notariat mais elle m’a presque donné le goût du métier d’avocat. »
### Prendre la « température » de la justice
Gaëlle, pour sa part, ne souhaite pas révéler son métier. Elle fait partie des habitués, équipés de thermos pour partager. Elle déplore les clichés parfois liés à ceux qui passent des nuits blanches pour assister aux audiences. La Perpignanaise est présente en tant que « citoyenne ». Elle vient pour observer la justice en action, au-delà des comptes rendus souvent simplistes, et prendre ainsi sa « température ». Elle remarque que la cour, loin du tumulte extérieur, sait être « précise et prendre le temps ». « Je suis heureuse d’être venue chercher ce regard apaisé », affirme Gaëlle.
Alors que les jurés sont entrés en salle des délibérations, ces curieux, désormais bien informés sur le dossier complexe de l’affaire Jubillar, semblent plus à l’aise debout ou sur leurs chaises de camping que les jurés eux-mêmes pour rendre un verdict. « Quel qu’il soit, ce sera un bouleversement pour les parties », estime Iseult. « Je n’aimerais pas être à leur place », murmure Gaëlle.

