France

Nekfeu accusé de violences sexuelles par une ex-compagne, nouvelle procédure.

Le rappeur Nekfeu, de son vrai nom Ken Samaras, est au centre d’une information judiciaire ouverte à Paris pour des accusations de viol, d’agressions sexuelles et de violences sur conjoint. Depuis 2023, son ex-compagne a déposé plusieurs plaintes pour viol, violences et harcèlement, toutes classées sans suite par le parquet entre septembre 2023 et mai 2024.


Le rappeur Nekfeu, dont le véritable nom est Ken Samaras, fait l’objet d’une information judiciaire ouverte à Paris pour des accusations de viol, d’agressions sexuelles et de violences sur conjoint. Cette avancée judiciaire a été confirmée jeudi par une source proche de l’affaire, à la suite des révélations de *Libération*, et survient une semaine après la garde à vue de l’artiste, qui avait été relâché par la suite.

La procurature de Paris a attribué le dossier à un juge d’instruction afin d’évaluer les possibilités de mise en examen du rappeur. L’avocate de l’artiste, Me Marie-Alix Canu-Bernard, a déclaré que cette procédure permettra de replacer le débat dans un cadre juridique plus rigoureux. « L’information judiciaire apparaît être le cadre le plus adapté pour examiner les paroles des deux époux, les très nombreuses pièces et plaintes produites par Monsieur Samaras. »

Elle a également souligné que cette enquête a pour but « d’examiner l’authenticité des pièces produites par Madame, mais surtout d’assainir tout ce qui se dit à l’initiative de celle-ci dans la presse et sur les réseaux depuis de trop longs mois ». Les avocats de la plaignante, Mes William Bourdon, Rebecca Royer et Hannah Kopp, considèrent cette décision comme logique au vu des éléments réunis. « L’ouverture de cette information judiciaire constitue une conséquence absolument cohérente au regard des lourdes charges déjà réunies à l’encontre de M. Ken Samaras. »

Cette affaire se déroule dans un climat tendu entre le rappeur et son ex-compagne. Depuis 2023, celle-ci a déposé plusieurs plaintes pour viol, violences et harcèlement, toutes classées sans suite par le parquet entre septembre 2023 et mai 2024. La garde à vue de la semaine dernière a été déclenchée par une nouvelle plainte déposée pour des faits similaires. En novembre 2024, Nekfeu avait publiquement dénoncé les « intentions malveillantes » de son ex-femme, considérant que les accusations étaient liées à un conflit sur la garde de leur fils.

Elle a été condamnée le 19 mars 2025 à deux mois de prison avec sursis pour non-représentation d’enfant à plusieurs reprises en 2024. Elle a fait appel de cette décision et sera rejugée le 7 janvier 2026 pour des faits similaires commis entre avril et juin derniers. Les avocats de la plaignante dénoncent depuis plusieurs mois « un traitement policier et judiciaire pour le moins atypique », soulignant « l’asymétrie de traitement entre les faits extrêmement graves susceptibles d’être reprochés à Ken Samaras et l’attitude d’une mère qui a toujours eu le souci de protéger son enfant ».

De leur côté, les avocats de la défense du rappeur estiment que la justice doit désormais permettre de « rétablir la vérité » après des mois de tensions médiatiques. Contacté par l’AFP, le parquet de Paris a refusé de commenter l’ouverture de cette information judiciaire.