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En 2022, le secteur agricole africain a attiré 49 milliards de dollars de financements, alors que le besoin était estimé à 200 milliards de dollars. L’Algérie a officiellement rejoint l’Alliance africaine de l’hydrogène vert (Agha) lors du Sommet africain mondial sur l’hydrogène, tenu en septembre 2025 à Windhoek en Namibie.

L’agriculture africaine face à de nouveaux défis de financement et de durabilité
La transformation de l’agriculture africaine pourrait accélérer la réalisation de près de la moitié des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies. En 2022, le secteur n’a attiré que 49 milliards de dollars de financements, alors que le besoin est estimé à 200 milliards.
Les agriculteurs africains reçoivent en moyenne neuf fois moins d’investissements que leurs homologues internationaux, ce qui freine la productivité et la résilience.
Des investissements urgents sont nécessaires pour renforcer la sécurité alimentaire, accroître la résilience climatique et favoriser une croissance inclusive.
Le renforcement de l’agriculture africaine est l’un des leviers les plus puissants pour faire progresser le développement mondial, d’après un nouveau rapport du Boston Consulting Group (BCG), en collaboration avec le Forum de Paris sur la Paix. Intitulé «African Agriculture for Global Sustainable Development», ce rapport indique qu’une amélioration de la productivité agricole pourrait contribuer à atteindre entre 30 % et 50 % des Objectifs de développement durable (ODD).
Cependant, le secteur reste largement sous-financé : seulement 49 milliards de dollars y ont été investis en 2022, alors que le besoin est évalué à 200 milliards.
L’agriculture est une source de subsistance essentielle pour 70 % des Africains — dont une majorité de femmes — et représente environ 30 % du PIB du continent. Malgré ce rôle crucial, les agriculteurs africains ne reçoivent en moyenne que 140 dollars d’investissement par an, contre 1 300 dollars en moyenne au niveau mondial.
Cette faible productivité, en lien avec le manque d’irrigation et de mécanisation, contraint le continent à importer pour plus de 27 milliards de dollars de céréales chaque année, un montant qui pourrait atteindre 110 milliards d’ici 2030 sans mesures rapides.
Le rapport souligne l’impact significatif qu’un investissement accru dans l’agriculture africaine pourrait engendrer une diminution de la pauvreté et de la faim : plus de 400 millions d’Africains vivent dans l’extrême pauvreté et 60 % des personnes souffrant d’insécurité alimentaire aiguë dans le monde se trouvent en Afrique.
L’investissement contribuera également au développement de systèmes agricoles durables et adaptés au climat, afin d’atténuer l’impact des chocs climatiques et de limiter les déplacements forcés, qui pourraient représenter 40 % des migrants climatiques mondiaux d’ici 2050.
Le rapport met également en évidence la nécessité d’engagements politiques plus robustes. Les dépenses publiques allouées à l’agriculture ne représentent que 3 % des budgets gouvernementaux en Afrique, bien en deçà de l’objectif de 10 % fixé par l’Union africaine.
L’Algérie rejoint l’Alliance africaine de l’hydrogène vert
L’Algérie a officiellement intégré l’Alliance africaine de l’hydrogène vert (Agha), lors du Sommet africain mondial sur l’hydrogène, qui s’est tenu au début de septembre 2025 à Windhoek, en Namibie.
Cette adhésion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène, notamment en ce qui concerne le renforcement des partenariats et de la coopération internationale dans ce domaine. Elle représente aussi un message fort d’unité et d’ambition continentale en faveur du développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, ainsi qu’une étape importante de la stratégie algérienne de transition énergétique.
L’Algérie vise en effet à tirer parti de ses vastes ressources en énergies renouvelables pour devenir « un acteur majeur » sur le marché mondial de l’hydrogène vert.
Il s’agit également de permettre à l’Algérie de renforcer son rôle dans la coopération interafricaine autour de l’hydrogène vert, d’échanger des expériences, expertises et technologies avancées avec les États membres, de participer à des programmes de formation et de développement des compétences, ainsi que d’accéder à des opportunités de financement et d’investissement dans des projets d’hydrogène vert à l’échelle continentale.
L’Alliance a défini six objectifs stratégiques principaux : démontrer le leadership continental et mettre en avant les ambitions industrielles vertes, soutenir les cadres juridiques et réglementaires, et accompagner les gouvernements dans l’élaboration des lois permettant de tirer profit de l’hydrogène vert.
Elle vise aussi à accélérer et à optimiser le développement des marchés, à créer des modèles de financement verts pour les économies locales, à promouvoir le développement technologique et le partage d’expertises techniques afin de bâtir des chaînes d’approvisionnement locales performantes, ainsi qu’à établir des partenariats stratégiques pour renforcer le soutien technique et faciliter l’accès aux financements auprès des partenaires internationaux.

