France

Rafale, Griffon, canons Caesar… Où se trouvent les fabricants d’armes en France ?

Unterlüss, un petit village au nord de l’Allemagne, vient d’apparaître sur la carte du monde. Mercredi, le conglomérat allemand Rheinmetall y a inauguré la future plus grande usine de munitions d’Europe. Mais la France, devenue deuxième pays exportateur de matériel de défense devant la Russie et derrière les Etats-Unis selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), n’est pas en reste : des sites industriels liés à l’armement sont aussi disséminés en Hexagone.

« La base industrielle et technologique de défense (BITD) regroupe l’ensemble des entreprises de défense qui contribuent à concevoir et à produire les équipements pour les armées », explique ainsi le ministère de la Défense sur son site Internet. Le tout chapeauté par la Direction générale de l’armement (DGA). Le secteur peut compter sur un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros par an. Selon des données datant de 2023, plus de 200.000 emplois dépendent du BITD, qui regroupe 26.000 entreprises et neuf grands groupes industriels, parmi lesquels Thales, Dassault, Safran ou encore Ariane Group.

Poids économique et historique

On retrouve ces entreprises partout sur le territoire, avec des spécialités différentes. Naval Group, par exemple, est le maître d’œuvre des principaux programmes de la Marine nationale, du sous-marin nucléaire d’attaque type Barracud au porte-avions nouvelle génération PANG. L’entreprise possède onze implantations en France de Brest à Cherbourg, en passant par Toulon et Lorient. Côté aviation, Safran, deuxième équipementier aéronautique mondial, compte 115 sites en France, dans les Bouches-du-Rhône, en région parisienne, mais aussi à côté de Toulouse, dans l’Est et en Corse.

Dans certaines zones, c’est un tissu économique important. Dans le Centre-Val-de-Loire, par exemple, 230 entreprises sont liées à l’armement, expose l’observatoire économique de la région. On y retrouve par exemple une usine de KNDS, anciennement Nexter, dans le Cher, qui produit des munitions de char ou encore un site de Thalès dans le Loiret, dédié à la fabrication de « systèmes d’armements terrestres et aéroportés ».

Avec des liens historiques entre certaines villes et l’industrie, comme entre Saint-Etienne, lieu de production du fusil d’assaut Famas, qui a longtemps équipé l’armée française, la poudrerie de Bergerac, l’usine Eurenco, qui prévoit d’accroître ses moyens de production, guerre en Ukraine oblige ou encore les Forges de Tarbes, site de la société française Europlasma, menacées de liquidation en 2021 et qui fabriquent désormais des corps d’obus pour plusieurs pays d’Europe.

Une arme, plusieurs entreprises

Un maillage d’autant plus présent que chaque arme ou équipement fabriqué implique plusieurs dizaines, voire centaines, de sous-traitants. Le Rafale par exemple, est assemblé à Mérignac, en Gironde, sur le site de Dassault Aviation. Mais 400 entreprises, partout en France, sont impliquées dans le processus de fabrication de l’avion de chasse.

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Idem pour la production du canon Caesar, envoyé massivement à l’Ukraine : les ébauches des tubes sont fabriquées dans la Loire par Aubert & Duval, avant de passer par la canonnerie de Bourges, unique en France. L’assemblage est ensuite fait par KNDS dans son usine de Roanne (Loire) en ajoutant aux canons les châssis produits à Limoges par Arquus (ex-Renault Truck Defense). L’usine ligérienne voit aussi en son sein le développement du Griffon, véhicule blindé multirôles (VBMR), coproduit avec Arquus et Thalès.