Cinémathèque française : L’institution cinéphile parisienne va ouvrir une antenne à Marseille

Une salle de cinéma, un espace d’exposition et des ateliers pédagogiques. En 2026, la Cinémathèque française ne se cantonnera plus à Paris. Elle ouvrira une antenne à Marseille, a annoncé son directeur, Frédéric Bonnaud à La Tribune Dimanche.
« Il y a eu une volonté politique », a-t-il souligné, précisant que le chantier était en cours. Cette antenne s’installera dans le quartier dit « Les Crottes », près du port, un « quartier de tradition d’immigration » où Yves Montand a grandi.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du plan « Marseille en grand » voulu par Emmanuel Macron, présenté en 2021, avec l’ambition de faire de la deuxième ville de France « la capitale du cinéma en Méditerranée ».
La Cinémathèque dans la tourmente
L’annonce intervient aussi au moment où l’institution de la cinéphilie mondiale, fondée en 1936 et installée dans le quartier de Bercy à Paris, est en pleine tourmente.
La Cour des comptes a appelé début février l’Etat à reprendre en main la Cinémathèque, accusée d’être « une association qui vit dans un entre-soi » ne remplissant pas correctement ses objectifs de conservation du patrimoine et de diffusion auprès du public.
Présidée par le cinéaste Costa-Gavras, la Cinémathèque française, qui conserve 50.000 films de patrimoine, près d’un million de documents sur le cinéma et des milliers d’appareils, est financée aux trois quarts par des subventions publiques, à hauteur de 20 millions d’euros par an.
La Cour des comptes a notamment suggéré un « adossement renforcé au Centre national de la cinématographie (CNC), voire une intégration » et de limiter dans le temps le mandat de son directeur.
« La Cour n’a pas inclus 2024, qui a fait 100.000 visiteurs de plus. Elle ne tient pas compte de la fermeture des salles pendant le Covid », a répondu Frédéric Bonnaud, qui dirige l’institution depuis 2016.
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Il a également balayé un rapprochement avec le CNC. « Ce n’est pas le rôle de l’Etat de décider de faire une expo sur Louis de Funès, et il vaut mieux que ça soit moi qui me fasse engueuler quand je commets une erreur sur Le Dernier Tango à Paris », a-t-il affirmé à nos confrères.