Cancer du poumon : La pollution de l’air en cause dans plus d’un cas sur deux chez les non-fumeurs
C’est la journée mondiale de lutte contre le cancer. À cette occasion, une étude qui révèle que la pollution de l’air serait l’un des principaux facteurs expliquant la hausse des cancers du poumon chez les non-fumeurs vient d’être publiée dans le journal scientifique The Lancet Respiratory Medicine.
En 2022, près de 200.000 cas seraient liés aux particules fines présentes dans l’air.
La proportion de cancers chez les non-fumeurs ne cesse d’augmenter
Le cancer du poumon reste le plus fréquent dans le monde, avec environ 2,5 millions de nouveaux cas en 2022. Si la majorité des personnes touchées sont des hommes (1,6 million de cas), l’écart avec les femmes se réduit (910.000 cas). Parmi les différents types de cancer du poumon, l’adénocarcinome est devenu le plus répandu. Il représente aujourd’hui près de 46 % des cas chez les hommes et 60 % chez les femmes, contre respectivement 39 % et 51,7 % en 2020.
Autrefois principalement lié au tabagisme, le cancer du poumon touche désormais de plus en plus de non-fumeurs : si le nombre de fumeurs diminue dans de nombreux pays, la proportion de cancers chez les non-fumeurs ne cesse d’augmenter. L’étude souligne que l’adénocarcinome est devenu la cinquième cause de décès par cancer dans le monde, et touche surtout les femmes et les populations asiatiques.
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99 % de la population mondiale respire un air pollué
Les chercheurs estiment que la pollution atmosphérique joue un rôle clé dans cette évolution. Depuis 2019, environ 99 % de la population mondiale respire un air qui ne respecte pas les normes de qualité fixées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les particules fines, issues des véhicules, des industries et du chauffage au bois ou au charbon, sont particulièrement dangereuses pour la santé.
En Asie de l’Est, et surtout en Chine, où la pollution reste très élevée, l’exposition à ces particules pourrait expliquer pourquoi de nombreuses femmes développent un cancer du poumon, même sans avoir jamais fumé.
Pour la mise en place de « registres du cancer »
Même si l’étude reconnaît certaines limites dans la collecte des données, elle met en avant l’importance de surveiller l’évolution des cas de cancer du poumon et de mieux comprendre l’impact de la pollution.
Les chercheurs appellent les autorités à agir en mettant en place des politiques plus strictes contre la pollution de l’air. Ils plaident pour la mise en place de registres du cancer et pour l’exploration du rôle de la pollution de l’air, là où le tabagisme n’est pas considéré comme la principale cause de cette maladie.