France

Quelles sont les villes françaises les plus embouteillées ?

Le quatorzième Traffic Index de TomTom est tombé. Cet indice, réalisé par le fabricant de solutions de navigation depuis près de 15 ans, offre une vision planétaire de la congestion des plus grandes villes du monde en analysant 700 milliards de kilomètres roulés…

500 villes dans 62 pays y révèlent ainsi leurs conditions de circulation, mais aussi leur évolution. Pour la France, le palmarès des villes les plus lentes à rouler, avec le plus grand temps passé dans les bouchons, est désormais sans appel.

TomTom a analysé 700 millaiurds de kilomètres roulés en un an dans 500 villes.
TomTom a analysé 700 millaiurds de kilomètres roulés en un an dans 500 villes. - TomTom

Vitesse moyenne et congestion

TomTom a fait ses calculs. Bordeaux, Paris, Marseille, Nice et Nantes. Dans l’ordre, ce sont les cinq villes françaises où le trajet moyen pour rouler 10 km en 2024 a été le plus long.

Remontant les données provenant des systèmes de navigation embarqués des innombrables véhicules qu’il équipe (de Renault à Volkswagen, en passant par Peugeot, Fiat, Hyundai…), TomTom base son étude annuelle sur le temps nécessaire aux automobilistes pour rouler 10 km.

« C’est purement un calcul statistique, basé sur une méthodologie commune. Ainsi, nous observons quelle est la vitesse moyenne des véhicules dans des conditions de circulation parfaitement fluides, soit à 3 heures du matin. Cela correspond au temps de base, au temps zéro. Puis, nous mesurons tout au long de la journée le temps additionnel qu’il faut pour parcourir ces fameux 10 kilomètres. Et nous déterminons ainsi le temps de congestion », explique à 20 Minutes Vincent Marinier, porte-parole de TomTom.

Bordeaux, sur la plus haute marche du podium

Résultat, c’est à Bordeaux où, en 2024, le temps passé pour rouler 10 km a été le plus long : 31 min 08 s (soit une vitesse de 19,3 km/h). « Le temps le plus fluide dans cette ville est, lui, de 23 min 27 s. Cela représente donc un indice de congestion de 33 %, à cause des bouchons », décrypte Vincent Marinier.

En 2024, les automobilistes bordelais ont passé 113 heures dans les bouchons, l’équivalent de 4,7 jours.
En 2024, les automobilistes bordelais ont passé 113 heures dans les bouchons, l’équivalent de 4,7 jours. - TomTom

Et les choses ne semblent pas s’arranger : en 2023, l’indice de congestion à Bordeaux était plus faible : 32 %, au lieu de 33 %. 24e ville la plus embouteillée du monde, Bordeaux a connu en 2024 sa pire journée le 29 mars, avec le passage de la tempête Nelson : taux de congestion de 52 % et temps de parcours allongés de 50 % ! A l’arrivée, les automobilistes bordelais ont passé 113 heures par an dans les bouchons l’an passé, l’équivalent de 4,7 jours !

Paris, ses travaux, son périph…

Sur la seconde marche d’un podium qui n’a rien d’olympique, Paris. Dans la capitale, il a fallu en 2024 aux automobilistes 28 min 53 s en moyenne pour parcourir 10 km. Soit une relative stabilité malgré les travaux, mais aussi le centre de la capitale qui se décongestionne mécaniquement à mesure que des mesures y sont prises pour y limiter la place de la voiture… avec des reports sur la périphérie.

Quid du périphérique parisien, justement ? « Les vitesses moyennes ont baissé au moment où l’on peut rouler au-delà de 30 km/h. A 8 heures ou 18 heures, elles sont de l’ordre de 22 à 24 km/h. Quant à la nuit, elles sont passées de 70 km/h à 57 km/h », note le porte-parole de TomTom. Ce qui suppose que tout le monde ne respecte pas encore la nouvelle limitation à 50 km/h sur le périphérique entrée en vigueur le 10 octobre 2024.

La nuit, la vitesse moyenne sur le périphérique parisien a baissé l'an passé du fait des nouvelles limitations imposées.
La nuit, la vitesse moyenne sur le périphérique parisien a baissé l’an passé du fait des nouvelles limitations imposées. - LIONEL URMAN/SIPA

Suivent donc Marseille, Nice et Nantes avec des temps de parcours pour 10 km respectivement de 27 min 14 s (à 22 km/h), 25 min 29 s (à 23,5 km/h) et de 25 min 06 s (à 23,9 km/h).

Troisième plus grande ville de France en nombre d’habitants (derrière Paris et Marseille), Lyon n’est que sixième dans le classement TomTom, avec une vitesse moyenne en baisse de 4,5 %, établie à 25,3 km/h.

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Moins de place pour la voiture, plus de temps de conduite

Intéressant : d’après les données fournies par TomTom dans son Traffic Index, on constate qu’après les années Covid durant lesquelles la congestion des villes n’avait jamais été aussi basse (et malgré la mise en place du télétravail et des horaires flexibles dans de nombreuses entreprises), la situation a retrouvé ses niveaux critiques d’avant 2020.

D’où question : y a-t-il plus de véhicules qui circulent ? « C’est la bonne question à laquelle je n’ai pas la bonne réponse, rétorque Vincent Marinier. Selon lui, « On voit en revanche que la capacité routière diminue, avec une réduction du réseau routier pour donner plus de place aux transports en commun, aux mobilités douces, ce qui fait que pour les automobilistes le temps de parcours ne baisse pas ».