Voyager en Europe : nouvelles règles et coûts pour les touristes ?
En 2025, le Système européen d’entrée/sortie (EES) oblige les voyageurs non européens à fournir des données biométriques à l’entrée dans l’espace Schengen, avec un déploiement complet attendu pour avril 2026. Les taxes touristiques se généralisent dans plusieurs pays européens, contribuant à financer les infrastructures et limitant la surfréquentation touristique.
L’Europe subit, en 2025, une transformation significative de ses règles de voyage, marquée par un durcissement des contrôles aux frontières, une augmentation des coûts pour les touristes et un renforcement des réglementations sur le comportement des visiteurs.
Ces changements visent à sécuriser l’espace Schengen, à réguler le tourisme de masse et à préserver la tranquillité des résidents face à l’afflux de touristes.
L’aspect le plus marquant est l’introduction du contrôle des frontières extérieures de l’UE. Le Système européen d’entrée/sortie (EES), mis en œuvre le 12 octobre 2025, exige désormais des voyageurs non européens de fournir des données biométriques (empreintes digitales et photo faciale) lors de leur entrée dans l’espace Schengen, remplaçant le simple tampon apposé sur le passeport.
Ce dispositif sera pleinement opérationnel d’ici avril 2026 et s’appliquera à tous les pays de l’UE, à l’exception de l’Irlande et de Chypre, ainsi qu’à l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein.
Par ailleurs, le Royaume-Uni appliquera strictement son autorisation électronique de voyage (ETA) à partir de février 2026, obligeant les touristes de 85 pays à demander une autorisation numérique avant de réaliser un séjour de courte durée dans le pays.
De son côté, l’ETIAS, le système européen d’information et d’autorisation de voyage, qui devait entrer en vigueur en 2025, est repoussé à la fin de 2026.
Cette autorisation en ligne coûtera en moyenne 20 € et sera nécessaire pour les voyageurs exemptés de visa souhaitant séjourner jusqu’à 90 jours dans l’espace Schengen. Elle sera valable pour une durée de trois ans.
Les principales finalités de ces mesures sont d’identifier les abus de visas et de renforcer la sécurité aux frontières européennes.
Au-delà des formalités administratives, les dépenses liées aux voyages en Europe augmentent considérablement. Les taxes touristiques se généralisent : de l’Islande au Royaume-Uni, en passant par l’Espagne et la Norvège, les frais de séjour sont utilisés pour financer les infrastructures et limiter le tourisme de masse.
Certaines destinations, à l’instar de Paris ou Barcelone, ont restreint les locations de courte durée, ce qui réduit l’offre d’hébergements abordables comme ceux de type Airbnb, contribuant à la hausse des loyers pour les résidents.
Les passionnés de sports d’hiver en Suisse, en Autriche et en Italie rencontrent également une forte augmentation des prix, avec des forfaits ayant grimpé jusqu’à 40 % par rapport à 2021, en raison de l’inflation énergétique et des coûts de maintenance des stations.
Les mesures adoptées au niveau européen s’efforcent également de réglementer le comportement des touristes. À Albufeira, au Portugal, des amendes sont désormais prévues pour des tenues vestimentaires inappropriées, tandis que San Sebastián interdit de fumer sur ses plages.
Dans le port de Palma, les fêtes en bateau sont prohibées afin de diminuer les nuisances sonores pour les résidents.
En France, la législation aérienne s’est durcie : les passagers causant des perturbations durant les vols peuvent être sanctionnés à hauteur de 20 000 € et être interdits d’embarquement pour une période de quatre ans.
Enfin, les droits des passagers aériens demeurent au cœur des discussions. Une législation européenne visant à améliorer l’indemnisation en cas de retards de vol et à faciliter les procédures liées aux bagages est à l’étude depuis plus de dix ans.
Les compagnies à bas coût, comme Ryanair, mettent en place des pratiques nouvelles, telles que l’élimination des cartes d’embarquement papier, suscitant des inquiétudes concernant le respect des droits des passagers, en particulier au Portugal.
En résumé, 2025 représente un tournant pour le tourisme en Europe. Les voyageurs devront s’adapter à de nouvelles démarches administratives, à des coûts en hausse et à un comportement soumis à davantage de surveillance, dans un contexte où les États européens cherchent à équilibrer sécurité, qualité touristique et protection des habitants.
Le continent semble ainsi amorcer un modèle touristique plus régulé, durable et onéreux, en opposition au tourisme de masse à bas prix des années précédentes.

