Tunisie

Tunisie : sous le feu des critiques, le vaste procès pour « complot contre l’Etat » reprend

Le palais de justice de Tunis, en mai 2017. Le palais de justice de Tunis, en mai 2017.

La tension autour du vaste procès pour « complot », qui vise une quarantaine de personnes, figures de l’opposition, avocats, journalistes et hommes d’affaires, ainsi que le philosophe français Bernard Henri-Lévy, est montée d’un cran, alors que la deuxième audience doit s’ouvrir vendredi 11 avril.

Plusieurs appels à manifester ont été lancés, notamment par le Réseau tunisien pour les droits et les libertés, qui convoque un rassemblement devant le palais de justice pour dénoncer ce qu’il qualifie de « procès politique » et soutenir les détenus incarcérés depuis plus de deux ans. Six d’entre eux ont décidé d’entamer une grève de la faim à la veille de l’audience.

Les décisions prises lors de l’ouverture de ce procès aussi attendu que décrié ont crispé encore un peu plus la défense. Les demandes de mise en liberté de huit accusés ont alors été rejetées, tandis qu’une décision controversée a été imposée : les prévenus détenus ne pourront assister à leur procès, qu’à distance, depuis la prison, par visioconférence. Le tribunal a évoqué des « raisons de sécurité » sans plus de détail. L’enjeu pour eux est majeur. Poursuivis pour « complot intérieur et extérieur contre la sûreté de l’Etat », ils risquent en théorie la peine capitale même si celle-ci n’est plus appliquée en Tunisie. Il leur est essentiellement reproché d’avoir été en contact – d’avoir tenu une réunion, échanger des messages – avec des diplomates étrangers.

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