Tunisie

Tunisie : les liquidités en circulation atteignent 26,15 milliards de dinars

Le volume des billets et espèces en circulation en Tunisie a atteint 26,145 milliards de dinars à la fin de l’année 2024, soit une hausse de 18,28 % par rapport aux 22,104 milliards de dinars de l’année précédente, selon la Banque centrale de Tunisie (BCT). L’expert financier Moez Hadidane a indiqué que la progression de l’utilisation des espèces est due à plusieurs facteurs, notamment le recul de l’utilisation des chèques et des réformes légales récentes.


Le montant des billets et espèces en circulation en Tunisie a atteint un record historique de 26,145 milliards de dinars à la fin de l’année 2024, en hausse par rapport aux 22,104 milliards de dinars enregistrés l’année précédente, représentant une augmentation de 18,28 %, selon les chiffres publiés lundi par la Banque centrale de Tunisie (BCT). Cette hausse de 4,041 milliards de dinars constitue un nouveau record pour le pays et soulève des préoccupations concernant la forte utilisation des transactions en espèces.

Dans une interview accordée mardi 9 décembre 2025 à Express Fm, l’expert financier Moez Hadidane a détaillé les facteurs contribuant à cette évolution. Il a noté que la diminution de l’usage des chèques, remplacés par des paiements en espèces, figure parmi les principales raisons. De plus, les récentes réformes législatives, comme la suppression de la pénalisation pour détenir plus de 5 000 dinars sans justification et l’annulation de l’article 45 de la loi de finances 2019, remplacé par l’article 57 de la loi de finances 2026, ont facilité le règlement en espèces des transactions dépassant ce montant. Hadidane a également évoqué la croissance du marché parallèle, exacerbée par la pression fiscale et l’évasion, ainsi que des facteurs saisonniers tels que les dépenses de fin d’année, la rentrée scolaire et les célébrations religieuses de l’Aïd Al-Adha et de l’Aïd Al-Fitr.

L’expert a insisté sur la nécessité de revoir le cadre légal des lettres de change, jugé inadapté aux transactions commerciales contemporaines. Il a souligné l’importance de promouvoir progressivement les paiements électroniques et de simplifier les procédures fiscales pour réduire la prédominance des transactions en espèces. Selon lui, ces actions pourraient également améliorer le classement de la Tunisie dans les indices financiers internationaux, tels que ceux du Groupe d’action financière (GAFI), tout en atténuant l’impact de l’économie parallèle sur le système financier national.

Hadidane a suggéré que le changement de monnaie pourrait être une solution envisageable, à condition d’accompagner cette démarche d’un cadre légal clair et de mesures efficaces pour contrôler l’économie informelle. Il a ajouté que l’adoption d’instruments financiers modernes et la transition vers les paiements électroniques représentent des étapes critiques pour diminuer la domination du cash dans les échanges commerciaux et renforcer la transparence financière.