Tourisme tunisien : candidature au Congrès mondial des guides en 2028 ?
L’Union nationale des guides touristiques indépendants présente la candidature de la Tunisie pour accueillir le Congrès mondial des guides touristiques en 2028, un événement qui pourrait attirer environ 500 participants venus de plus de 60 pays. La décision finale concernant l’attribution du congrès sera rendue lors du vote qui se tiendra fin février 2026 au Japon.
L’Union nationale des guides touristiques indépendants propose la candidature de la Tunisie pour accueillir un événement international d’ampleur sur l’île de Djerba. Ce projet ambitionne de générer une visibilité mondiale et des retombées économiques durables, en s’appuyant sur le riche patrimoine UNESCO du pays.
La Tunisie est officiellement candidate pour organiser le Congrès mondial des guides touristiques en 2028, un événement prestigieux capable d’attirer des centaines de professionnels du secteur et de fournir au pays une exposition promotionnelle sans précédent. Chedi Sfaxi, président de l’Union Nationale des Guides Touristiques Indépendants (UNGTI), a relayé cette information lors d’une intervention à la radio RTCI le 27 septembre 2025. La candidature soutenue par l’UNGTI repose sur des atouts solides et une conjoncture internationale favorable.
L’accueil d’un tel congrès est d’une importance majeure pour la Tunisie. D’après les estimations de cette organisation touristique, l’événement pourrait rassembler environ 500 participants en provenance de plus de 60 pays. Ces participants, principalement des guides influents, pourraient engendrer une visibilité atteignant jusqu’à 300 000 personnes à travers leurs réseaux sociaux. En plus des retombées immédiates, Sfaxi a mis en avant les bénéfices durables, citant des exemples d’anciens pays hôtes ayant connu « 8 à 10 ans de stabilité et de visibilité » touristique après l’organisation du congrès. L’organisation de cet événement nécessiterait aussi des investissements réduits, garantissant un retour sur investissement maximal pour le pays.
Pour défendre sa candidature, la Tunisie avance plusieurs arguments convaincants. Sa situation géographique centrale, « au cœur du monde » et du bassin méditerranéen, en fait une destination facile d’accès. Le choix de l’île de Djerba, récemment inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un élément clé de cette stratégie. L’Union prévoit de capitaliser sur cette labellisation UNESCO, un atout que ses concurrents n’ont pas. Des circuits pré et post-congrès sont également envisagés pour mettre en lumière les richesses du pays, de Carthage à Dougga en passant par le Sud tunisien, visant ainsi presque tous les sites classés.
La candidature tunisienne bénéficie par ailleurs d’un contexte favorable. Une nouvelle règle édictée par la Fédération Internationale des Associations de Guides exclut désormais les continents ayant récemment accueilli l’événement. L’Italie ayant organisé le congrès en 2024 et le Japon s’apprêtant à le faire en 2026, l’Europe et l’Asie ne peuvent pas concourir, laissant place à l’Afrique et aux Amériques. La candidature américaine ayant été rejetée, la compétition se tient donc entre trois pays africains : la Tunisie, l’Éthiopie et le Botswana. La Fédération a également exprimé sa volonté de se tourner vers le continent africain.
L’Union nationale des guides touristiques indépendants, bien que récente, constitue le socle de cette candidature. Établie pour défendre les intérêts de la profession après une décennie de crises, elle est perçue comme une « bouffée d’oxygène » pour le secteur. Son dynamisme lui a permis d’obtenir le statut de « full membership » peu après son adhésion à la Fédération internationale, lui conférant tous les droits, y compris celui d’organiser de tels événements. M. Sfaxi a également mentionné avoir reçu des « retours positifs » et un soutien de la part du ministère concerné ainsi que de l’Office National du Tourisme Tunisien, un soutien jugé indispensable par les instances internationales.
En parallèle de cette ambition internationale, M. Sfaxi a rappelé le principal défi auquel font face les guides touristiques en Tunisie : la nécessité de moderniser une législation datant de 1973. L’Union a déjà élaboré et soumis un projet de loi pour mettre à jour ce cadre réglementaire jugé obsolète et limitant pour la profession. La décision finale concernant l’attribution du congrès 2028 sera annoncée lors du vote prévu fin février 2026 au Japon.

