Tunisie

Souveraineté alimentaire : ne pas sous-estimer la résilience agricole

La Tunisie importe environ 50% de ses besoins alimentaires, une situation qui risque de la rendre vulnérable face aux chocs climatiques et aux pressions géopolitiques. La nouvelle stratégie agricole de la Tunisie, définie comme « partie intégrante de la sécurité nationale » par le Président de la République, vise à garantir la sécurité alimentaire à travers une réforme profonde du modèle agricole et le soutien aux entreprises familiales.


La Tunisie dépend d’importations pour environ 50 % de ses besoins alimentaires, selon les dernières statistiques. Ce chiffre est préoccupant pour un pays possédant un potentiel agricole et naturel considérable.

Ce taux d’importation est d’autant plus alarmant qu’il expose la nation à des vulnérabilités face aux aléas climatiques, notamment le stress hydrique, ainsi qu’aux pressions géopolitiques et géoéconomiques croissantes.

Cependant, malgré cette situation délicate, la Tunisie a des atouts pour redresser sa situation et assurer progressivement sa souveraineté alimentaire.

Consciente de ce défi, la Tunisie a commencé à élaborer une nouvelle stratégie agricole visant à garantir la sécurité alimentaire, que le Président de la République considère comme « partie intégrante de la sécurité nationale ».

Cette stratégie se concentre d’abord sur une réforme profonde du modèle agricole, en mettant l’accent sur l’innovation et les technologies avancées, l’amélioration de la formation, le développement des cultures stratégiques et la diversification des filières.

Elle englobe également des stratégies pour la gestion des ressources en eau, le financement, la transition énergétique et la bonne gouvernance.

Pour maintenir une performance durable dans le secteur agricole, le nouveau plan national met un accent particulier sur les petits agriculteurs en multipliant les incitations financières, en supprimant les obstacles administratifs et en élargissant les mesures de protection contre la spéculation.

Un soutien accru aux entreprises familiales est également au cœur de cette nouvelle stratégie, avec des dispositions destinées à faciliter l’accès aux ressources en eau, aux intrants de qualité, aux marchés, et aux chaînes d’approvisionnement.

Parallèlement, des efforts sont déployés pour améliorer leurs compétences techniques et garantir leur implication dans les différentes phases de transformation et de commercialisation.

Cette attention particulière accordée aux entreprises familiales est justifiée, car elles représentent un levier essentiel pour la production alimentaire locale, la création de revenus durables et la résilience communautaire.

En d’autres termes, elles constituent un facteur clé pour la stabilité socioéconomique.

En conclusion, il est possible d’affirmer que la nouvelle stratégie agricole pourrait, progressivement, mener à une souveraineté alimentaire globale et durable, sous réserve de l’engagement de l’ensemble des acteurs.

Il est important de souligner le rôle crucial des Offices nationaux de l’huile et des céréales, qui doivent impérativement gagner en efficacité, notamment en matière d’approvisionnement, de stabilisation des prix, de stockage et de distribution.