Secteur des assurances : Croissance solide et potentiel à exploiter.
Le secteur de l’assurance en Tunisie mobilise plus de 1.000 experts spécialisés, près de 1.200 agents et 60 courtiers, générant ainsi plus de 10.000 emplois directs et indirects. En 2024, le chiffre d’affaires global du secteur a atteint 3,82 milliards de dinars, contre 3,446 milliards en 2023, soit une croissance de 10 %.
Le secteur de l’assurance en Tunisie continue de progresser, bien que son impact économique demeure limité. Hatem Amira, directeur général de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa), affirme que des réformes ciblées et une digitalisation accélérée pourraient transformer cette dynamique en un levier majeur pour l’économie nationale.
D’après Hatem Amira, le secteur de l’assurance engage plus de 1.000 experts spécialisés, près de 1.200 agents et 60 courtiers, générant plus de 10.000 emplois directs et indirects. Lors d’une intervention sur une radio privée, il a mentionné que la contribution du secteur au produit intérieur brut (PIB) est actuellement de 2,4 %, mais pourrait atteindre 5 % à moyen terme grâce à une meilleure gouvernance et à une transformation digitale plus rapide. En 2024, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 3,82 milliards de dinars, en hausse par rapport à 3,446 milliards en 2023, soit une augmentation de 10 %, confirmant un taux de croissance moyen annuel de 9 % sur les cinq dernières années. Cette performance indique une stabilité économique et un renforcement de la couverture assurantielle dans divers segments du marché. Toutefois, le marché est toujours dominé par l’assurance automobile, qui représente 40 % du chiffre d’affaires total, en raison de son caractère obligatoire. L’assurance vie se positionne en seconde place avec 30 %, montrant un intérêt croissant pour l’épargne à long terme. L’assurance maladie, quant à elle, se développe face à une demande sanitaire accrue.
Malgré ces avancées, les dépenses par habitant dans le secteur restent limitées, laissant un important potentiel de croissance pour les compagnies d’assurance. Selon la Ftusa, il est nécessaire de se concentrer sur l’éducation financière des citoyens et de promouvoir des produits innovants afin d’encourager l’adoption des services d’assurance. Les indemnisations versées ont également augmenté de 10 %, atteignant 2,053 milliards de dinars, en raison de l’inflation et de la fraude, estimée à 200 millions de dinars, dont 50 % dans le secteur automobile. La lutte contre cette fraude est un défi majeur pour la rentabilité et la confiance dans le système. Hatem Amira estime que l’avenir du secteur dépend d’une digitalisation renforcée, d’une modernisation de la gouvernance et de la création de produits adaptés aux besoins des Tunisiens. Grâce à ces leviers, l’assurance pourrait devenir un outil clé de protection et de financement pour l’économie nationale.

