Tunisie

Ridha Chkandali juge l’importation d’une voiture par famille irréalisable.

L’économiste Ridha Chkandali a estimé, dimanche 30 novembre 2025, que la mesure “une voiture par famille” prévue par l’article 55 du projet de loi de finances 2026 restera largement inapplicable en raison des conditions techniques, financières et administratives qui l’entourent. Selon Chkandali, l’accès à ce dispositif est limité par de nombreux critères : le véhicule doit être âgé de moins de huit ans, ne pas dépasser une cylindrée de 1 700 cm³ (diesel) ou 1 400 cm³ (essence), et ne peut être cédé avant cinq ans.


L’économiste Ridha Chkandali a déclaré, le dimanche 30 novembre 2025, que la mesure “une voiture par famille” inscrite dans l’article 55 du projet de loi de finances 2026 sera difficilement réalisable en raison des contraintes techniques, financières et administratives qui l’entourent. Récemment adopté, cet article prévoit un avantage fiscal pour l’importation ou l’acquisition d’un véhicule par des familles résidentes.

Chkandali explique que l’accès à ce dispositif est soumis à de nombreux critères : le véhicule doit avoir moins de huit ans, ne pas dépasser une cylindrée de 1 700 cm³ pour les moteurs diesel ou de 1 400 cm³ pour les moteurs essence, et ne peut être cédé avant cinq ans. De plus, les familles bénéficiaires ne doivent jamais avoir possédé de voiture populaire, ne pas détenir de véhicule récent, et avoir des revenus ne dépassant pas dix fois le SMIG pour un parent ou quatorze fois pour un couple.

L’avantage fiscal est limité à un seul usage par famille et peut être activé par l’intermédiaire de trois mécanismes : un don d’un Tunisien établi à l’étranger, l’utilisation de la dotation touristique, ou une autorisation de la Banque centrale pour l’achat de devises. Ce dispositif entrera en vigueur en juillet 2026, mais l’accès effectif ne sera possible qu’après un délai minimum de deux ans suivant l’accord, ce qui implique presque trois ans d’attente.

L’économiste souligne également que le nombre de bénéficiaires restera très faible en raison d’un plafond fixé à 10 % du total annuel des importations de véhicules. Il fait également remarquer une erreur typographique dans le texte qui pourrait prêter à confusion concernant ce quota.

Enfin, Ridha Chkandali estime que cette mesure, qui est présentée comme un avantage significatif, n’aura aucun impact sur les équilibres financiers du pays ni sur la balance commerciale, en raison d’un nombre trop réduit de ménages en mesure de répondre aux conditions. Il conclut que cette initiative pourrait bien rester un “mirage” pour la majorité des familles tunisiennes.