Rebond de l’économie nationale : La Tunisie ne s’arrête pas de monter
En 2025, l’économie tunisienne devrait enregistrer une amélioration de sa croissance à 2,6 % contre 1,4 % en 2024, selon un rapport de la Banque mondiale. Au deuxième trimestre 2025, la Tunisie a enregistré une croissance de 3,2 %, selon l’Institut national de la statistique (INS).
L’économie tunisienne montre des signes de redressement avec une croissance soutenue qui s’installe progressivement. Cette dynamique est principalement due à la vitalité du secteur agricole et soutenue par une reprise du tourisme, plaçant le pays sur une trajectoire de croissance stable après des turbulences économiques mondiales des dernières années. Cependant, des défis structurels subsistent, tels que le chômage, l’inflation et le déficit commercial.
En 2025, l’économie nationale démontre une résilience impressionnante dans un contexte international incertain sur le plan géopolitique et économique. Le rebond économique se confirme, accompagné d’une amélioration des indicateurs économiques.
La Tunisie est en phase de développement prometteur de sa croissance économique. Selon le dernier rapport économique de la Banque mondiale sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan (Menaap), la croissance devrait atteindre 2,6 % en 2025, contre 1,4 % en 2024. Cette évolution sera surtout soutenue par la montée de la production agricole, notamment l’huile d’olive et les céréales, et par le renforcement général du secteur agricole. Toutefois, la croissance pourrait ralentir à 2,4 % en moyenne entre 2026 et 2027 à cause de conditions financières restrictives. Au deuxième trimestre 2025, la Tunisie a enregistré une croissance de 3,2 %, d’après l’Institut national de la statistique.
Fethi Zouhaïer Nouri, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, a rappelé lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, tenues à Washington du 14 au 18 octobre 2025, que « la Tunisie est parvenue à maintenir les équilibres fondamentaux de son économie et à assurer la soutenabilité de ses finances publiques, malgré les tensions découlant des fluctuations économiques mondiales et de la hausse des prix internationaux, grâce à une approche fondée sur la responsabilité nationale et la mobilisation des ressources internes ». Il a également souligné l’importance de la politique monétaire mise en place par la Banque centrale, alliant flexibilité et rigueur, qui a été déterminante pour stabiliser les anticipations d’inflation et maintenir la solidité du dinar par rapport aux principales devises étrangères. De plus, il a noté l’amélioration de la notation souveraine de la Tunisie et la stabilité des réserves en devises, témoignant de la solidité du système financier.
Pour que ce rebond économique se pérennise, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réaliser rapidement les réformes essentielles, telles que l’accélération de la mise en œuvre du projet du Code des changes, l’amélioration du climat d’investissement par une refonte totale de la loi de l’investissement, et l’adaptation de la réforme fiscale à la réalité économique. Il est également crucial de donner la priorité au secteur agricole pour dynamiser les grandes cultures, particulièrement celle des céréales, afin de réduire les importations de blé et d’atténuer leur impact sur les réserves en devises.
L’amélioration de la production de phosphate, qui est une source importante de devises, et la mise à niveau des entreprises, notamment des PME, sont aussi primordiales pour surmonter la situation économique actuelle. Il est essentiel de porter une attention particulière aux travailleurs tunisiens à l’étranger pour les inciter à investir davantage chez eux et à continuer de faire des transferts en devises.
La Tunisie possède les moyens d’améliorer sa situation économique de manière progressive. Plusieurs leviers peuvent favoriser la croissance : pour croître, il est nécessaire de produire davantage de richesses, tant pour satisfaire les besoins locaux qu’à des fins d’exportation. Pour cela, le pays doit investir, car l’investissement est le principal moteur de la croissance.
L’amélioration du climat des affaires, la simplification des réglementations, ainsi que des chantiers et réformes prioritaires, sont en attente de mise en œuvre pour stimuler la croissance économique. La modernisation de l’administration publique, qualifiée par de nombreux acteurs comme « la mère des réformes », pourrait être initiée par le Gouvernement avec le « Programme-pilote Innov’Administration » (adopté en décembre 2022) et constitue un pas vers une profonde transformation des services publics, en complément d’une « nouvelle stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon de 2035 ».

