Question de la semaine : La motivation intrinsèque ne serait-elle pas un levier de croissance ?
L’entreprise évalue l’efficacité de ses politiques de gestion des ressources humaines à l’aide d’indicateurs clés de performance, tels que le taux d’absentéisme et le roulement du personnel. Des études américaines menées par le MIT et Harvard ont révélé que les salariés heureux sont deux fois moins malades, neuf fois plus loyaux, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs.
La Presse — Pour évaluer l’efficacité des politiques de gestion des ressources humaines, les entreprises utilisent souvent des indicateurs clés de performance, appelés KPI (Key Performance Indicators en anglais), incluant le taux d’absentéisme, le roulement du personnel, les démissions et les départs volontaires, ainsi que l’évaluation de la performance des employés, notamment à travers la quantification des résultats obtenus.
À travers ce tableau de bord, les entreprises cherchent à mesurer la contribution de chaque employé aux revenus et, plus largement, à la valeur ajoutée créée collectivement au sein de l’organisation.
Pour maintenir un niveau de performance minimal, les managers et les gestionnaires recourent fréquemment à une politique de récompenses et de sanctions : récompenser les efforts (notamment par des incitations professionnelles ou monétaires) tout en surveillant étroitement les salariés, par exemple à travers des objectifs imposés, des rétrogradations, voire des menaces de licenciement.
Si cette méthode, mettant en avant les motivations extrinsèques décrites par l’économiste Bruno Frey, a été efficace par le passé dans le cadre du modèle fordiste d’organisation, les managers d’aujourd’hui cherchent à activer les motivations intrinsèques. Ce type de motivation englobe tout ce qui procure satisfaction à l’individu, indépendamment de récompenses, menaces ou contraintes externes.
Il s’agit, en quelque sorte, du travail « gratuit » qu’un salarié peut fournir à l’entreprise, motivé uniquement par la satisfaction de la tâche accomplie et le plaisir au travail.
Rien ne peut remplacer la force que représentent des employés motivés par l’accomplissement de leur mission !
Des études américaines réalisées par le MIT et Harvard ont montré que les salariés heureux sont deux fois moins malades, neuf fois plus loyaux, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs.
« Pour le pays comme pour les employeurs, rien n’est plus rentable que le travail gratuit : ce supplément de zèle, d’application, de concentration, d’investissement que l’individu déploie sans autre récompense que le plaisir spontané qu’il éprouve à le faire », écrit à ce sujet l’économiste Jacques Généreux.
Cependant, pour stimuler ce type de motivation si précieux, l’entreprise doit garantir certains préalables favorisant l’épanouissement de l’employé. Des études ont révélé que, parmi les leviers que les managers peuvent activer, la justice organisationnelle est primordiale, notamment en assurant l’équité interne et en évitant le favoritisme.
De plus, adapter la communication aux besoins spécifiques de chaque salarié, valoriser la qualité de l’information communiquée et, plus généralement, favoriser l’autonomie dans les tâches, la culture d’entreprise et un environnement de travail soucieux du bien-être des salariés, sont autant de facteurs qui contribuent à stimuler la motivation intrinsèque des employés.

