Manouba : l’IA pour le projet « la préservation des ressources en eau »
Le projet pilote « Préservation de l’eau » a été lancé dans une exploitation agricole de la délégation de Jedaida, dans le gouvernorat de Manouba, et utilise l’Intelligence Artificielle, les Systèmes d’Information Géographique et la Télédétection. Ce projet bénéficie d’un coût annuel de 45 000 euros sur un budget total de 2,6 millions d’euros, en partenariat avec la Faculté des Sciences de Tunis et les Commissariats Régionaux au Développement Agricole de Manouba et de Gabès.
Le lancement du projet pilote « Préservation de l’eau » a eu lieu dans une exploitation agricole de la délégation de Jedaida, située dans le gouvernorat de Manouba. Ce projet intègre l’Intelligence Artificielle (IA), les Systèmes d’Information Géographique (SIG) et la Télédétection.
Il s’inscrit dans le cadre du projet international PRIMA (Partenariat pour la Recherche et l’Innovation dans la zone Méditerranéenne), destiné aux pays euroméditerranéens. En Tunisie, il est réalisé en partenariat entre la Faculté des Sciences de Tunis et les Commissariats Régionaux au Développement Agricole (CRDA) de Manouba et de Gabès. Le projet dispose d’un budget annuel de 45 000 euros, dans un budget total de 2,6 millions d’euros partagé entre les différents pays euroméditerranéens concernés.
Selon Salwa Saïdi, universitaire, chercheuse, présidente et conceptrice du projet (déclaration à l’agence TAP), l’objectif est de comparer l’application des approches utilisant l’IA, les SIG et la télédétection sur deux échantillons de recherche situés dans le Nord et le Sud de la Tunisie, à Manouba et Gabès. Cette comparaison a pour but d’évaluer l’impact des changements climatiques entre ces deux régions, d’identifier le climat le plus vulnérable et de trouver des solutions adaptées.
L’expérience, lancée à Manouba avec le soutien de la Direction Générale de l’Eau, du Ministère de l’Agriculture et de l’Université de Tunis El Manar, repose sur la mesure et le contrôle de l’eau. Elle comprend l’installation d’équipements sophistiqués, soutenus par l’IA, les SIG et la télédétection, dans des puits (un puits artésien dans chaque zone) et leur mise à disposition des agriculteurs. Ces dispositifs permettent des mesures instantanées de différents facteurs de l’eau afin de déterminer les causes de la salinité. Les données recueillies sont ensuite analysées pour développer des solutions visant à réduire les impacts climatiques sur le sol et l’agriculture.
La présidente du projet a précisé que le périmètre de l’échantillon de recherche sera élargi pour inclure un plus grand nombre d’agriculteurs. Les résultats et les solutions découlant de cette expérience seront bénéfiques pour l’ensemble de la zone agricole.
Cette région a été choisie en raison de plusieurs facteurs favorables à l’exécution du projet, tels qu’une diminution des rendements et de la qualité des eaux d’irrigation, une augmentation de la salinité, et la lourdeur des sols argileux (engorgement), qui ont tous eu un impact négatif sur le système de production agricole.
Jamel Jaouadi, spécialiste en pédologie et géologie, et membre technique du projet au CRDA, a souligné à l’agence TAP que le lancement de l’expérience, supervisé par la Cheffe de la Délégation, Basma M’douri, fait partie des efforts pour contrer les risques liés aux changements climatiques, lutter contre la salinisation et la réduction des précipitations dans la région. Il a également souligné l’urgence de l’amélioration de la qualité des eaux d’irrigation, qui souffrent d’une forte salinité et de l’engorgement des sols dans la région de Hénna, également menacée par des inondations.
Il a ajouté que ce projet a également pour objectif de valoriser la coopération et de renforcer l’approche participative dans le développement des systèmes de recherche scientifique, en mettant les résultats de la recherche au service de la promotion du secteur agricole et de la sécurité alimentaire, surtout face aux défis posés par les changements climatiques, en particulier les risques du réchauffement climatique qui nuisent à divers écosystèmes.
Il est à noter que la chercheuse et universitaire tunisienne est l’initiatrice et la présidente de ce projet, qui est mis en œuvre en collaboration avec des universités et des chercheurs du Maroc, d’Algérie, d’Égypte, d’Espagne, de France, d’Allemagne, d’Italie et du Portugal, bénéficiant de la participation active de partenaires économiques et sociaux des secteurs public et privé.

