Tunisie

Lutte contre la rage : la vaccination ne suffit pas !

Le 28 de ce mois a été célébré la journée mondiale contre la rage, choisie en hommage au scientifique français Louis Pasteur, père de la médecine moderne. L’été 2024 fut l’un des plus meurtriers, où les cas de morsure et de griffure étaient légion, ayant fait une dizaine de décès.

Le 28 septembre dernier, comme chaque année, a été célébrée la journée mondiale contre la rage, en hommage au scientifique français Louis Pasteur, pionnier de la médecine moderne et créateur du premier vaccin contre cette maladie. Pourtant, cette épidémie mortelle continue d’engendrer des ravages et des décès.

La Presse — Depuis plus d’un siècle, la rage est encore au cœur des discussions, sans que l’on parvienne à l’éradiquer. Cette maladie virale se propage uniquement dans des environnements contaminés, favorisant l’expansion des foyers de contagion et d’infection.

La pollution, vecteur de prolifération des chiens

Dans notre contexte, la pollution environnementale et le manque d’hygiène représentent deux facteurs aggravants qui augmentent le risque de propagation de la rage. En effet, le phénomène des chiens et chats errants est en pleine expansion, envahissant entièrement certains quartiers. Les déchets ménagers accumulés et les conteneurs à poubelles laissés à l’air libre ont sans doute exacerbé cette situation.

Face à l’absence d’actions de la part des municipalités et à l’inaction des autorités locales, ces animaux ont pris possession des lieux, marquant leur territoire. En conséquence, la sécurité des piétons est mise en danger, y compris celle des enfants et des femmes, souvent la cible d’agressions. L’été 2024 a été l’un des plus tragiques, avec de nombreux cas de morsures et griffures ayant causé une dizaine de décès.

Ces pertes humaines ont éveillé les consciences. Des appels d’urgence et des images choc de victimes d’attaques mortelles par des chiens ont enflammé les réseaux sociaux, incitant les autorités à réagir. Cela a conduit le gouvernement à prendre des mesures préventives contre la rage, en intensifiant les campagnes de sensibilisation sur l’obligation de vacciner les chiens et les chats domestiques.

Malgré la gratuité de la vaccination, cette initiative semble n’avoir pas eu l’impact espéré. Depuis, le ministère de la Santé renforce les alertes sur les risques d’infection chez les animaux et les humains. Il a également mis en place une cellule de crise, offrant des lignes d’écoutes gratuites pour informer, sensibiliser et apporter un soutien psychologique aux citoyens.

Les enjeux soulevés

Un état d’alerte sanitaire a donc été proclamé à grande échelle, et la vigilance est de mise. Pourtant, la situation demeure préoccupante, car des chiens errants continuent de vagabonder dans nos quartiers, souvent de manière menaçante. Que faire face à ce danger, individuel ou collectif ?

De plus, ces animaux fouillent dans les poubelles à la recherche de nourriture, provoquant un désagrément quotidien dont personne ne semble se soucier. Qui pourrait mettre un terme à ce cycle incessant ?

Les municipalités, qui devraient prendre les devants, semblent rester indifférentes. Les solutions font débat. Un vif échange d’idées a vu le jour concernant les méthodes à adopter face à la problématique des chiens errants. Certains se sont opposés à leur abattage, plaidant pour leur protection animale, tandis que d’autres prônent la stérilisation.

Quant à l’idée de vaccination, elle est considérée par certains comme pertinente pour les animaux domestiques, mais inapplicable aux chiens errants, qui restent potentiellement dangereux, qu’ils soient vaccinés ou non.

La question de l’abattage

C’est pourquoi l’abattage d’animaux errants demeure une solution radicale, bien qu’encore non mise en œuvre. La situation actuelle se retrouve donc bloquée dans un enchevêtrement de problématiques. Au même moment, une campagne de vaccination vétérinaire se poursuit, lancée en septembre et devant se poursuivre jusqu’à octobre, avec l’objectif de prévenir la rage en Tunisie.

Cependant, cette vaccination ne concerne que les animaux domestiques, qui sont pris en charge par leurs propriétaires. Que faire alors avec les chiens errants ? Quel est le but de cette campagne si la sécurité publique reste précaire ?

Vacciner les chiens errants est donc jugé peu utile. S’ils ne sont pas porteurs de la rage, leur comportement naturel de défense de territoire peut mener à des attaques. Le risque de morsures ou de griffures n’est pas à négliger.

Pour conclure, la lutte contre la rage ne peut se limiter à des campagnes de vaccination et de sensibilisation. Il est crucial d’explorer des solutions préventives adéquates. L’abattage des chiens errants est l’une des options les plus recommandées. D’autant plus que la neutralisation des dépotoirs illégaux et d’autres points noirs, telle que suggérée par la cellule de crise du ministère de la Santé, doit être une priorité. Sinon, l’objectif d’éradiquer la maladie chez les animaux et les humains d’ici 2030 restera un vœu pieux.