Tunisie

L’Opéra de Tunis ne lance pas sa saison sans Carmen.

Carmen Dansé fait son grand retour au Théâtre de l’Opéra de Tunis, marquant l’ouverture de la saison 2025-2026. Depuis sa création à Tunis le 14 février 2024, Carmen Dansé a rassemblé 120 artistes lors de sa première, puis 148 lors des représentations de mai.

Après avoir conquis les scènes d’Allemagne et de France, l’opéra dansé « Carmen », adaptation libre et envoûtante de l’œuvre de Bizet, fait son grand retour au Théâtre de l’Opéra de Tunis. Ce ballet incandescent, alliant danse et passion, tragédie et sensualité, inaugure la saison 2025-2026 sous le signe de l’excellence artistique et de la rencontre entre cultures.

La scène s’ouvre aujourd’hui à la Cité de la culture, propulsant un souffle brûlant à travers le Théâtre des régions. C’est le retour de « Carmen dansé », une réinvention chorégraphique de l’opéra mythique de Bizet, portée par le chorégraphe franco-algérien Sofien Abou Lagraa. Dans cette création, la danse devient une langue vivante, chaque mouvement racontant l’amour, la révolte et la fatalité.

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Présentée à 18h30, cette version réunit sur scène les danseurs du Ballet de l’Opéra de Tunis, dans une production soutenue par le ministère des Affaires culturelles et l’Institut français de Tunisie. Elle marque une nouvelle étape dans le rayonnement international du TOT, après une tournée saluée en Europe.

Dans un univers minimaliste et presque suspendu, « Carmen dansé » explore les tensions entre liberté et obsession amoureuse, entre Orient et Occident. Abou Lagraa en extrait l’essence — une poésie du corps nourrie d’héritages multiples, mise en lumière par Alain Paradis et vêtue des costumes du Ballet de Genève. « Cette Carmen est une passerelle. Un lieu où le Maghreb danse avec l’Europe. Une femme, un mythe, une mémoire en mouvement », affirme le TOT dans son communiqué.

Depuis sa première à Tunis le 14 février 2024, « Carmen dansé » a constamment fasciné le public, rassemblant 120 artistes lors de ses débuts, puis 148 lors des représentations de mai, incluant danseurs, musiciens de l’Orchestre Symphonique Tunisien et chanteurs du Chœur de l’Opéra.

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L’été dernier, une adaptation en dialecte tunisien a enflammé deux grands festivals : El Jem, temple de la musique symphonique, et Carthage, joyau du patrimoine vivant.

Chaque représentation a été une célébration, rendant hommage à l’universalité de la tragédie humaine. Dans l’ombre de Séville, Carmen, bohémienne libre et indomptable, ensorcelle Don José, brigadier épris jusqu’à la perte. Ce dernier trahit tout pour elle : sa fiancée, son uniforme, sa vie. Cependant, Carmen ne s’offre jamais.

Elle aime comme elle respire, sans attaches, sans chaînes. Et lorsqu’elle choisit Escamillo, le torero flamboyant, Don José, consumé par la jalousie, la tue devant les arènes. C’est cette histoire que « Carmen dansé » fait revivre, sans mots, mais avec une puissance rare.

Les voix du passé se transforment en gestes. Les cris deviennent silences. La musique de Bizet, toujours présente, palpite dans chaque fibre.

Créée en 1875, l’œuvre de Georges Bizet avait d’abord dérouté. Trop audacieuse, trop vraie. Aujourd’hui, elle est l’opéra français le plus joué dans le monde. Parce qu’elle exprime l’amour dans ce qu’il a de plus cruel, de plus magnifique. Parce qu’elle ne ment jamais.

« Carmen dansé » n’est pas qu’un spectacle. C’est une expérience. Une traversée des passions humaines, portée par des artistes tunisiens au sommet de leur art. Une promesse de feu pour une saison qui s’annonce flamboyante.

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