Tunisie

Les raisons du recul de la production pétrolière à El Borma

La production du champ pétrolier d’El Borma a diminué, principalement en raison du déclin naturel du gisement, estimé à environ 8 % par an. Selon le ministère, un contrat de services de restauration a été signé en novembre 2021 avec la société Petrosafe, mais cette dernière n’a pas respecté plusieurs engagements, entraînant la résiliation du contrat.


La diminution de la production du champ pétrolier d’El Borma est principalement due à l’épuisement naturel du gisement, qui est estimé à environ 8 % par an, selon des informations fournies par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.

Dans sa réponse à une question écrite de la députée Fatma Mseddi concernant la situation de la société Italo-Tunisienne d’Exploitation Pétrolière (SITEP), le ministère précise que la chute de la production a également été exacerbée par l’absence, à certains moments, de contrats d’approvisionnement en équipements essentiels ainsi que par des problèmes de maintenance des installations, conséquence de la situation financière fragile de l’entreprise.

Cette situation a poussé plusieurs fournisseurs à se retirer des appels d’offres en raison de l’accumulation des impayés.

Malgré ces difficultés, le champ d’El Borma a enregistré, à la fin du mois de mars 2025, une augmentation de 15 % par rapport à la même période en 2024, ce qui illustre les efforts de la SITEP pour relancer la production.

Actuellement, la société met en œuvre un programme de développement et d’exploration à El Borma qui s’étendra jusqu’en 2030. Ce plan a pour objectif de diminuer le déficit énergétique national en forant dix nouveaux puits de pétrole et de gaz, dont deux sont prévus pour les années 2025 et 2026.

En ce qui concerne le contrat de services de restauration sur le champ, le ministère a informé que la SITEP avait signé en novembre 2021 un contrat de deux ans avec la société Petrosafe, suite à un appel d’offres national. Toutefois, cette dernière n’a pas respecté plusieurs engagements, y compris le paiement des salaires de ses employés et la fourniture des services convenus, tout en sollicitant une augmentation injustifiée de 30 % du coût journalier des repas.

Face à cette situation, la SITEP a pris des mesures pour assurer l’approvisionnement alimentaire des équipes et a avancé les salaires du personnel, après avoir consulté l’Inspection générale du travail, en attendant de récupérer les montants correspondants sur les factures ou les garanties bancaires. Le contrat a ensuite été résilié.

Un nouvel appel d’offres a été publié le 14 mars 2023 et a été provisoirement attribué à la société Petrocnfor, sous réserve de la présentation d’un certificat de la Caisse nationale de sécurité sociale attestant de la régularité de sa situation. Ce document n’ayant pas été remis dans les délais impartis, le contrat n’a pas été signé.

Un troisième appel d’offres a finalement été lancé le 4 décembre 2023. La prestation a été attribuée à la société STPIC, SOCIETE DE TRAVAUX PETROLIERS INDUSTRIELS CATERING. Le contrat, d’une durée d’un an, a été signé le 29 janvier 2024 et approuvé par la commission des marchés. Selon le ministère, l’augmentation du coût global s’explique par des facteurs externes, notamment la hausse du taux d’inflation, l’envolée des prix des denrées alimentaires et l’alourdissement des charges sociales.