Les aboyeurs du Net : analyse de la situation actuelle.
Certains politiciens, activistes ou pseudo-militants se posent en patriotes inflexibles sur les réseaux sociaux. La Tunisie attend des bâtisseurs, des citoyens qui agissent au lieu de s’agiter à distance.
Il est devenu presque ridicule de constater que certains politiciens, activistes ou pseudo-militants se positionnent, sur les réseaux sociaux, en gardiens d’une vérité absolue. Derrière leurs écrans, ils se présentent comme des patriotes inflexibles, se déclarant défenseurs autoproclamés de la nation. Ils semblent croire qu’ils détiennent les rênes du débat public, oubliant qu’Internet n’est qu’un univers virtuel où le poids des mots ne transcende guère la réalité.
Ces individus construisent des victoires fictives, se congratulent mutuellement, s’imaginent des luttes et des ennemis fantasmés. Ils s’en prennent à quiconque ose avoir un avis divergent, persuadés d’être les seuls à détenir la vérité. Cependant, une fois l’écran de leur téléphone ou de leur ordinateur éteint, leurs discours s’évanouissent. La réalité reprend ses droits.
Sur le terrain, la machine du pouvoir fonctionne toujours, les institutions œuvrent au service des citoyens, et la vie poursuit son cours. Les vociférations du monde virtuel ne changent rien à la réalité. Ces faux patriotes, souvent d’anciens responsables ou militants à la solde du moment, s’agitent comme des mouches au coq. Ils sont bruyants, mais sans pouvoir. Ils aboient tandis que la caravane passe, incapables de convertir leur indignation numérique en actions concrètes.
L’ironie est que ces « aboyeurs du net » se retrouvent souvent démunis, presque embarrassés, lorsqu’un véritable succès tunisien émerge sur la scène internationale. Ils se taisent, manque d’arguments, quand la Tunisie s’illustre grâce à des talents authentiques, comme les jumelles Bissan et Bilsan Kouka, lauréates de l’« Arab Reading Challenge 2025 ».
Ces jeunes filles ont su, grâce à leur intelligence, leur rigueur et leur passion pour la lecture, porter haut les couleurs du pays dans le monde arabe. Leur victoire démontre que le véritable patriotisme se traduit par l’effort, la culture et l’excellence, et non par des discours enflammés.
La Tunisie ne s’intéresse pas aux révolutionnaires de canapé, aux patriotes de salon, ou aux agitateurs du virtuel qui ne poursuivent que leurs propres intérêts et changent de position selon les circonstances, oubliant leurs propres discours dès que le vent politique tourne. Le pays attend des bâtisseurs, des citoyens qui agissent plutôt que de s’agiter de loin. Le patriotisme n’est pas un discours, mais une responsabilité, il ne se mesure ni au nombre de publications, ni à l’intensité des propos. Il serait temps que certains s’en souviennent.

