La Marsa, la planète du Petit Prince ? Notre part de Saint Exupéry.
Samy Mokadem retrace le passage d’Antoine de Saint-Exupéry en Tunisie, où il a séjourné en 1935 à La Marsa. Mokadem a proposé de créer un mémorial en hommage à Saint-Exupéry, représentant le Petit Prince, dans cette ville, dont l’emplacement de la villa «Rubens» est connu, bien qu’elle n’existe plus.
À travers une enquête passionnante, l’écrivain et éditeur Samy Mokadem remet en lumière le passage oublié d’Antoine de Saint-Exupéry en Tunisie. Il envisage de transformer cette mémoire oubliée en un projet culturel et patrimonial unique : un mémorial dédié à l’auteur du « Petit Prince », visant à apporter à La Marsa une nouvelle dimension littéraire et touristique.
Antoine de Saint-Exupéry, écrivain, éditeur et reporter français, a disparu en mer Méditerranée le 31 juillet 1944. Son influence est globale, portée par ses récits d’aventures et ses réflexions humanistes, inspirant continuellement des générations de lecteurs et d’écrivains.
Amoureux de l’œuvre de Saint-Exupéry, Samy Mokadem a publié en 2021 un roman intitulé « Il était deux fois le Petit Prince », un titre qui résonne avec le célèbre conte philosophique paru en 1943. Ce « récit pour tous les âges et pour tous les temps » détient le record mondial de traductions, avec 600 langues et dialectes. Une version en dialecte tunisien existe, accompagnée d’un audiobook narré par l’acteur Jamel Madani. Cependant, peu de gens savent que cet écrivain légendaire a séjourné en Tunisie en 1935. De sa résidence à La Marsa, il a exercé des missions de reporter dans le sud tunisien, une expérience qu’il a évoquée dans ses correspondances publiées et qui l’aurait inspiré pour des passages de son œuvre « Terre des hommes ».
Fort de ces informations, Samy Mokadem a mené des recherches approfondies sur les traces concrètes laissées par Saint-Exupéry, sa « planète perdue ». Il a réussi à identifier avec précision la maison tunisienne de l’écrivain en se basant sur la biographie du capitaine René Gavoille, qui l’hébergea. Ce récit inclut une photographie de la villa « Rubens » à La Marsa Plage, indiquant qu’il y a travaillé sur son œuvre « Citadelle ».
Les recherches se sont également poursuivies grâce à un appel à témoignages lancé sur les réseaux sociaux. Les informations recueillies ont conduit à l’idée du projet soumis par Samy Mokadem à la municipalité de La Marsa, intitulé « Et si la planète du Petit Prince… était La Marsa ? ». Bien que la villa ne soit plus en existence, son emplacement est connu. Mokadem propose alors d’élever un mémorial en hommage à Saint-Exupéry, qui pourrait symboliser le Petit Prince. Il a décrit en détail ce que cela pourrait inclure, tel que mentionné dans la demande officielle.
« L’intérieur contiendrait des éléments retraçant sa biographie et des détails sur son expérience en Tunisie, ainsi qu’une exposition d’audiobooks, d’aquarelles et d’objets de collection, tels que des timbres de la Poste », a-t-il expliqué. Selon Mokadem, « La Marsa brillera sous les projecteurs des admirateurs du Petit Prince à travers le monde, et beaucoup voudront venir visiter cette ville si chère au cœur de l’auteur. » Il espère même un potentiel « jumelage avec Lyon, sa ville natale ».
Ce projet ambitieux pourrait avoir d’importantes retombées culturelles et touristiques. Rappelons qu’une exposition l’année dernière a été dédiée à Flaubert, qui a également séjourné en Tunisie, accompagnée de conférences et d’un bouillonnement culturel en marge de l’événement principal.
Pourquoi ne pas mettre en avant tout ce que nous savons aujourd’hui et revendiquer notre « part de Saint-Exupéry » ? Avant de concrétiser le projet de construction, il pourrait être judicieux de commencer par divulguer ces informations, organiser des activités promouvant leur partage, et inciter universitaires, chercheurs et écrivains à rédiger des articles sur l’influence de la Tunisie sur l’œuvre de Saint-Exupéry.
Une voie est ouverte pour que ce grand nom de la littérature mondiale soit désormais associé à des traces concrètes. Il reste à approfondir la recherche de témoignages et à documenter les éléments de son passage avant leur éventuelle disparition avec le temps.

