La croisade d’un élu américain contre le président Kaïs Saïed intrigue en Tunisie
![Le président tunisien, Kaïs Saïed, à Tunis, le 21 octobre 2024.](https://img.lemde.fr/2025/02/07/0/1/2941/1961/664/0/75/0/0e123e9_sirius-fs-upload-1-ukp7ghgnfrtz-1738925993744-000-36kh6dj.jpg)
![Le président tunisien, Kaïs Saïed, à Tunis, le 21 octobre 2024.](https://1001infos.net/wp-content/plugins/wp-fastest-cache-premium/pro/images/blank.gif)
Salve de publications sur le réseau social X, échange de missives avec une parlementaire tunisienne… Depuis plusieurs jours, un élu républicain américain connaît une improbable notoriété en Tunisie en raison de ses virulentes critiques contre le président Kaïs Saïed. Joe Wilson, un partisan du nouveau président Donald Trump qui représente la Caroline du Sud au Congrès des Etats-Unis, a pris pour cible le chef de l’Etat tunisien, le qualifiant de « dictateur ».
M. Saïed s’est octroyé les pleins pouvoirs lors d’un coup de force à l’été 2021. Depuis, ses opposants ainsi que des ONG dénoncent une « dérive autoritaire ». « L’aide [américaine] devrait être coupée et des sanctions devraient être imposées jusqu’au rétablissement de la démocratie en Tunisie », a lancé Joe Wilson dans l’une de ses nombreuses publications sur le sujet sur X. A la radio comme sur les réseaux sociaux, le nom de Joe Wilson revient depuis régulièrement, provoquant tour à tour étonnement, amusement et indignation.
Une affaire « caricaturale »
Si un chroniqueur de Diwan FM a déploré, excédé, une affaire « caricaturale », l’élue Fatma Mseddi, fervente partisane du président Saïed, a rédigé sur Facebook un texte en arabe et en anglais à l’attention de l’Américain, lui demandant de s’excuser. « Il est absolument inacceptable que des menaces soient adressées à notre président », a-t-elle déclaré.
Quelle n’a été la surprise de nombreux internautes lorsque Joe Wilson lui a répondu, sur une lettre à en-tête du Congrès et en égratignant au passage son nom de famille. « Chère Fatma Msebbi », a-t-il écrit, « je ne m’excuserai jamais de défendre la démocratie ». « Fatma, quittez ce régime tant que vous le pouvez (…) !! Il s’effondrera comme [celui d’]Assad », l’ancien dictateur syrien, a-t-il continué sur X.
Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP) sur les raisons d’un intérêt jugé soudain pour la Tunisie, le bureau de Joe Wilson a assuré que l’élu avait été « constant » dans ses positions. Ses récentes publications sont dues « au fait qu’il n’y avait pas d’espoir pour changer la politique [américaine] pendant l’administration Biden, mais il y a maintenant une opportunité et le président Trump y remédiera », a affirmé la même source.