Kairouan : 200 000 emplois créés par la future Cité médicale des Aghlabides
Le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, a annoncé mercredi que le coût du projet de la Cité médicale les Aghlabides à Kairouan est estimé à 3 milliards de dinars et devrait générer environ 200 000 emplois. Les études architecturales liées à la construction d’un hôpital universitaire à Sidi Bouzid d’une superficie de 40 600 m² et d’une capacité extensible à 455 lits ont démarré en octobre 2023, avec un plan final validé en avril 2024.
Le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, a déclaré mercredi que les études techniques et financières nécessaires à l’établissement de la Cité médicale les Aghlabides à Kairouan sont sur le point d’être achevées. Ce projet ambitieux, dont le coût est estimé à 3 milliards de dinars, devrait créer environ 200 000 emplois, selon un communiqué du Parlement.
Lors d’une séance d’audition de la Commission des finances et du budget concernant deux projets de prêts convenus entre la Tunisie et l’Agence française de développement (AFD) pour le financement de programmes de santé, Ferjani a précisé que la Cité médicale sera réalisée conformément à un mémorandum d’entente signé entre la Tunisie et la Chine en février 2025. Ce projet a pour objectif de soutenir le développement régional, de renforcer les investissements dans les zones du centre du pays et de faire de Kairouan un pôle sanitaire et économique intégré.
La Cité sera située sur un terrain domanial de 553 hectares à Menzel Mehiri (gouvernorat de Kairouan). Elle comprendra un complexe hospitalier avec 14 pôles de soins, une clinique militaire pluridisciplinaire, plusieurs centres médicaux privés, ainsi qu’un complexe universitaire abritant une académie militaire de médecine, un institut supérieur des sciences médicales, une école nationale d’ingénierie biotechnologique, un centre de simulation et une unité d’évacuation sanitaire aérienne.
Le projet comprendra aussi un pôle industriel dédié au secteur de la santé sur 20 hectares, un espace touristique, culturel, récréatif et sportif, ainsi qu’un espace résidentiel de 50 hectares avec 100 villas de standing et 1 000 appartements. Un espace de services publics de 42 hectares sera également aménagé, incluant des écoles, des instituts, des banques et des établissements administratifs et sécuritaires, d’après les informations précédemment publiées par la Présidence de la République.
Ferjani a souligné que la Cité médicale les Aghlabides sera un moteur de croissance pour la région centrale et un modèle d’investissement public-privé, financé en partie par des dons et majoritairement par des investissements étrangers.
D’autre part, la Commission des finances et du budget a approuvé deux projets de loi liés à la modification d’accords de prêt avec l’AFD. Le premier concerne l’avenant n°1 à l’accord de 2019 portant sur le programme de modernisation des services de santé à Sidi Bouzid, tandis que le second concerne l’avenant n°2 lié au programme de soutien à la santé électronique. Ces amendements visent à prolonger les délais d’exécution et à revoir certaines conditions financières.
Le ministre de la Santé a indiqué que ces deux programmes constituent des piliers de la réforme du système de santé, conformément aux directives de la Présidence de la République. Le premier projet vise à moderniser l’hôpital régional de Sidi Bouzid, à réhabiliter les infrastructures sanitaires publiques et à renforcer la gouvernance locale. Le second est axé sur la création d’un système national d’information sanitaire visant à améliorer la qualité des soins et la gestion hospitalière.
Concernant le projet de modernisation à Sidi Bouzid, Ferjani a rappelé les retards rencontrés, dues notamment à la complexité des procédures d’appel d’offres, aux nouvelles exigences techniques imposées par les bailleurs de fonds et à l’arrêt des activités durant la pandémie de Covid-19. Le projet prévoit la construction d’un hôpital universitaire à Sidi Bouzid d’une superficie de 40 600 m² et d’une capacité initiale de 427 lits, pouvant être étendue à 455 lits. Les études architecturales ont débuté en octobre 2023, le plan final ayant été validé en avril 2024. Les appels d’offres ont été lancés en juillet 2025 et les propositions sont actuellement en cours d’évaluation avant d’être transmises au bailleur.
En ce qui concerne le programme de santé électronique, le ministre a évoqué que la Tunisie est à un stade avancé dans la numérisation des services médicaux, y compris la télémédecine et l’interconnexion des hôpitaux. Il a souligné la nécessité d’assurer la sécurité des données personnelles et de renforcer l’infrastructure numérique avec le soutien de partenaires financiers et d’opérateurs télécoms.
Ferjani a mis en avant l’objectif de construire une souveraineté numérique nationale dans les domaines de la santé, de l’intelligence artificielle et de la télémédecine, afin d’assurer l’indépendance technologique du pays. Il a rappelé que la Tunisie est actuellement la seule nation africaine à disposer d’un hôpital entièrement numérique.
Enfin, le ministre a appelé à une révision du système des marchés publics pour permettre une exécution plus rapide des projets et éviter les blocages bureaucratiques.
Les députés ont salué les efforts fournis pour renforcer les infrastructures sanitaires à travers des financements externes, tout en rappelant que l’accès à la santé est un droit constitutionnel. Ils ont cependant dénoncé la fuite des compétences médicales, le manque de personnel dans certaines spécialités, la détérioration des équipements hospitaliers et les fortes disparités régionales entre les zones côtières et intérieures.
Ils ont appelé le gouvernement à accélérer la réalisation des projets en attente, à simplifier les procédures administratives, à améliorer la gestion financière et des ressources humaines, et à créer de nouveaux établissements universitaires et hospitaliers dans les régions défavorisées, afin de réduire la pression sur les grands pôles hospitaliers et de garantir une égalité d’accès aux soins dans tout le pays.
Les parlementaires ont également exhorté le gouvernement à réévaluer ses priorités de développement, à encourager les investissements productifs et à diminuer la dépendance excessive aux prêts extérieurs, jugés trop pesants pour les finances publiques.

