Tunisie

Journées Packaging 2025 : L’emballage ne reste pas statique.

Les Journées Packaging 2025 se déroulent les 27 et 28 novembre à Tunis, réunissant des spécialistes et entreprises du secteur de l’emballage et de l’impression. Actuellement, le secteur de l’emballage comprend près de 250 entreprises et emploie 25 000 personnes, affichant un taux de croissance annuel dépassant les 10 %.







Après une interruption de six ans, les Journées Packaging ont fait leur retour cette année avec un thème d’actualité : « Innover pour un emballage circulaire et durable ». Ouverte hier en présence de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, ainsi que du président de l’Utica, Samir Majoul, la manifestation a été l’occasion de mettre en avant les nouvelles tendances mondiales du secteur de l’emballage et de réfléchir aux défis auxquels les entreprises sont actuellement confrontées.

La Presse —Rassemblant des spécialistes, des experts et des entreprises du domaine de l’emballage et de l’impression, l’édition 2025 des Journées Packaging, qui s’est tenue les 27 et 28 novembre à Tunis, a permis d’analyser les principaux défis réglementaires et environnementaux, ainsi que les nouvelles tendances et innovations technologiques qui refaçonnent les marchés mondiaux.

Cet événement, organisé par le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec) sous l’égide du ministère de l’Industrie, des Mines et des Technologies, vise à informer les industriels et les opérateurs économiques sur les évolutions en matière d’emballage et d’impression, tout en présentant les stratégies et perspectives de développement écologique et responsable.

La Tunisie, plateforme régionale dans le secteur de l’emballage

Présente à l’ouverture, la ministre Fatma Thabet Chiboub a souligné que le choix d’accorder à cette édition une dimension africaine et régionale s’inscrit dans l’objectif de positionner la Tunisie comme une plateforme de développement de solutions d’emballage innovantes, essentielles dans divers secteurs comme l’agriculture, l’agroalimentaire, la pharmacie, la technologie, ou encore les produits à forte valeur ajoutée.

Elle a affirmé que la Tunisie, grâce à ses jeunes talents, son tissu industriel varié et son positionnement géographique stratégique, peut devenir un hub régional pour cette filière. La ministre a également souligné que les secteurs régionaux de l’emballage font face à trois défis majeurs.

Tout d’abord, la transformation économique : face à une concurrence internationale croissante, les pays de la région doivent avancer dans la chaîne de valeur, privilégier la qualité et l’excellence, et créer des chaînes d’approvisionnement régionales en Afrique et au Moyen-Orient pour mieux s’intégrer aux marchés mondiaux.

Deuxièmement, la transformation technologique, portée par le développement accéléré des matériaux et des techniques de production, l’émergence de l’emballage intelligent, et le renforcement des normes de sécurité agroalimentaire et pharmaceutique. Relever ce défi ouvre, selon elle, de nouvelles perspectives d’emploi pour les jeunes, notamment les ingénieurs, designers et entrepreneurs.

Enfin, la transformation écologique, qui impose aux entreprises de réduire l’empreinte carbone de leurs emballages, de favoriser le recyclage et de valoriser les déchets. Ces conditions sont devenues essentielles pour accéder aux marchés internationaux. En évoquant l’évolution de la filière, Mme Chiboub a rappelé que la notion d’emballage a profondément changé ces dernières années, passant d’un simple outil de protection à un véritable levier marketing, contribuant à la création de valeur ajoutée et à l’amélioration de la compétitivité de l’industrie nationale.

Un secteur en plein essor

La ministre a également précisé que le secteur compte aujourd’hui près de 250 entreprises, dont 100 certifiées, et emploie 25 000 personnes. Avec un taux de croissance annuel dépassant les 10 %, ce secteur est bien développé et a la capacité de se positionner au niveau régional, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, tout en ouvrant de nouvelles perspectives grâce à l’innovation technologique et à la création de valeur ajoutée.

Système crucial de nombreuses chaînes de valeur, notamment dans les secteurs agroalimentaire, pharmaceutique, chimique, cosmétique, technologique et automobile, l’emballage est devenu un levier pour promouvoir les exportations tunisiennes grâce à des designs créatifs et au respect des normes de sécurité sanitaire et environnementale, a-t-elle ajouté.

Le secteur de l’impression, quant à lui, compte 120 entreprises employant près de 7 000 personnes. Selon la ministre, il subit actuellement des mutations profondes liées à la numérisation et aux techniques d’impression avancées. « C’est un secteur complémentaire à celui de l’emballage et il offre des opportunités de croissance, notamment sur les marchés à forte valeur ajoutée. Cela nécessite une restructuration des plans d’affaires, un renforcement de l’innovation, un investissement dans les nouvelles technologies et l’encouragement de partenariats régionaux », a-t-elle précisé.

Concernant la mission de Packtec, créé par l’État en 1996, Mme Chiboub a déclaré que le Centre s’efforce de s’adapter aux évolutions qui refaçonnent le secteur de l’emballage, s’imposant comme un acteur clé de la transition vers une économie circulaire et une industrie durable.

Il œuvre, avec le soutien de ses partenaires, à renforcer les activités de recherche et développement dans les domaines des matériaux et techniques d’emballage, à établir des laboratoires spécialisés dans l’emballage biodégradable et l’évaluation des impacts environnementaux, à accroître ses capacités d’analyse grâce à des partenariats avec des laboratoires certifiés à l’international, et à élaborer des programmes d’accompagnement adaptés aux changements réglementaires et technologiques.

Renforcer la compétitivité

De son côté, le président de l’Utica, Samir Majoul, a insisté sur le potentiel de la Tunisie pour devenir un acteur clé de l’emballage durable dans la région. Il a mis en avant que la compétitivité du pays repose désormais sur sa capacité à anticiper les changements et à adopter des normes internationales de plus en plus strictes.

« Les réglementations européennes sur l’éco-conception, la recyclabilité et la réduction des empreintes environnementales ne doivent plus être perçues comme des tendances à surveiller. Ce sont des réalités qui conditionnent l’accès au marché. La Tunisie doit impérativement s’engager sur cette voie, et le faire rapidement.

Cependant, nous ne devons pas considérer cette transition comme une contrainte, au contraire : nous devons la regarder comme un moteur d’innovation, une opportunité pour créer plus de valeur, attirer de nouveaux investissements et renforcer notre position dans la région », a-t-il déclaré.

Lors des Journées Packaging, des thèmes majeurs tels que l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la chaîne de valeur, les exigences internationales et les bonnes pratiques industrielles ont été abordés. Ils ont constitué un espace d’échange pour repenser les pratiques industrielles et réfléchir à la manière d’anticiper les mutations du marché.