«Italianisances» : Influence italienne sur l’architecture tunisienne révélée
Le palais Ahmed Bey à La Marsa accueille l’exposition itinérante «Italianisances» du 9 au 12 octobre 2025. L’événement se déplacera ensuite à l’École nationale d’architecture et d’urbanisme de Tunis du 13 au 19 octobre et à la galerie El Teatro à Tunis du 21 au 31 octobre.
Le palais Ahmed Bey, récemment restauré et situé dans la banlieue nord de Tunis, accueille du 9 au 12 octobre 2025 l’exposition itinérante «Italianisances». Cette exposition offre une immersion pédagogique dans la mémoire architecturale tuniso-italienne avant de se déplacer à Sidi Bou Saïd et Tunis.
Ce palais beylical, construit en 1847 par le comte Giuseppe Raffo, une figure influente de la cour husseinite, a été classé monument historique en 2016 et présente une forte empreinte italienne. Après avoir été la propriété de l’État, il a servi de résidence à la dynastie husseinite. Sa réouverture pour l’exposition souligne l’importance de réhabiliter les lieux oubliés et de préserver un patrimoine en danger.
Initiée par l’association Nous Tous, les Archives de la mémoire des Italiens de la Tunisie (Amit), le Laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébines (Laam) et le Centre culturel Dante Alighieri de Tunisie, avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg, l’exposition vise à sensibiliser un large public à l’influence italienne sur l’architecture de Tunis et de ses environs.
Un point de presse se tiendra le jeudi 9 octobre, de 16h00 à 17h00, en marge du vernissage. Chercheurs, commissaires et organisateurs dialogueront avec le public, offrant une perspective vivante sur les échanges et savoir-faire qui ont enrichi le patrimoine bâti tunisien.
L’exposition souligne que la présence italienne dans l’architecture tunisienne débute au XVIe siècle, mais atteint son apogée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, période de grandes vagues migratoires. Les quartiers dits «francs» ou «européens» de Tunis, influencés par l’Art Nouveau, l’Art Déco et l’Éclectisme, en témoignent.
Organisée en quatre volets thématiques — Novecento et la ville européenne du XIXe siècle, l’influence baroque et rococo dans les édifices religieux de la Médina, les palais beylicaux et leurs décors italiens, ainsi que la mémoire des villages ruraux de la Medjerda — l’exposition se compose de treize panneaux. Des photographies, des détails décoratifs et des textes de chercheurs forment une archive visuelle vivante, où se conjuguent rigueur architecturale, polychromie des matériaux et finesse des compositions.
Plus qu’une simple rétrospective, «Italianisances» propose un voyage à travers l’histoire croisée des cultures tunisienne et italienne, rappelant que les patrimoines se nourrissent toujours de métissages et d’innovations partagés.

