Tunisie

Institut national de la statistique : Premiers signes d’embellie économique

Au terme des 8 premiers mois de l’exercice 2025, des signaux positifs ont été enregistrés dans plusieurs domaines en Tunisie, y compris une couverture des importations par les exportations de 73,9% jusqu’au mois d’août. Par ailleurs, jusqu’au 10 septembre courant, les recettes touristiques ont atteint 5,75 milliards de dinars, soit une hausse de 8,69% par rapport à la même période de 2024.

En attendant les réformes structurelles annoncées par le gouvernement tunisien, des signaux positifs ont été observés à la fin des huit premiers mois de l’exercice 2025. Ces signaux touchent plusieurs domaines, notamment le commerce extérieur, le tourisme et l’inflation.

La Presse — D’après les données de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de couverture des importations par les exportations jusqu’à fin août, bien qu’en légère baisse par rapport à l’année précédente (73,9 % contre 77,7 % en 2024), reste supérieur au seuil symbolique de 70 % pour la troisième année consécutive.

L’analyse par groupe de produits de l’INS révèle également une augmentation des importations de biens d’équipement de 17,4 % et des matières premières et demi-produits de 7,5 %, ce qui indique une certaine reprise des investissements et une possible amélioration des exportations dans les mois à venir.

En revanche, une baisse importante de 13,8 % a été enregistrée au niveau des importations de produits énergétiques par rapport à la même période de l’année précédente. Il convient de noter que la balance commerciale de la Tunisie demeure structurellement déficitaire, ce déficit étant compensé par les recettes touristiques et les transferts des Tunisiens vivant à l’étranger.

De même, des indicateurs positifs ont été observés. Les chiffres officiels indiquent 5,75 milliards de dinars de recettes touristiques jusqu’au 10 septembre, soit une augmentation de 8,69 % par rapport à la même période de 2024. Par ailleurs, les transferts des Tunisiens vivant à l’étranger ont atteint 6,03 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 8,4 % par rapport à 2024.

En conséquence, les réserves en devises se sont presque stabilisées, couvrant au 22 septembre 108 jours d’importations.

Signes précurseurs d’une reprise

Dans ce contexte, l’agence de notation Fitch Ratings a révisé à la hausse la note souveraine de la Tunisie : de « CCC+ » à « B- », avec une perspective stable.

Il y a un an, la même agence avait également rehaussé la note de la Tunisie, passant de « CCC- » à « CCC+ », ce qui indique un retournement de tendance après une période morose marquée par la sécheresse, la hausse des prix des matières premières due aux conflits et à la Covid.

Selon Fitch, dont l’évaluation estime la solvabilité extérieure du pays, « cette amélioration reflète une consolidation continue de la position extérieure de la Tunisie, avec des déficits courants plus faibles, des investissements directs étrangers nets résilients et des décaissements de partenaires multilatéraux et bilatéraux, qui soutiennent la résilience des réserves internationales et assurent une liquidité extérieure suffisante ».

Cela dit, la question qui se pose maintenant est la suivante : ces indicateurs peuvent-ils être considérés comme des signes précurseurs d’une reprise économique en Tunisie, ou est-il préférable de demeurer prudent jusqu’à ce que la tendance se confirme, sachant que la majorité des Tunisiens, peu préoccupés par les indicateurs économiques, attendent toujours une amélioration de leur pouvoir d’achat et des conditions de vie plus agréables.

À cet égard, l’INS signale une tendance à la baisse de l’inflation, qui a été réduite à 5,2 % fin août dernier, après avoir atteint des niveaux à deux chiffres en 2023. Cette tendance devrait se poursuivre dans les mois à venir, selon l’Observatoire national de l’approvisionnement et des prix (voir La Presse du dimanche 21 septembre 2025).

Le Gouvernement, qui oriente déjà ses choix et ses actions vers la recherche d’un équilibre entre la croissance économique et la justice sociale, reste, selon de nombreux experts, vulnérable aux chocs extérieurs, notamment à la volatilité des prix des matières premières et à la baisse de la demande sur les marchés traditionnels. Un effort collectif devrait être fourni par tous les acteurs pour consolider cette embellie qui commence à se manifester et tirer parti, lorsque cela sera opportun, d’une éventuelle amélioration de la conjoncture internationale.