Humeur : Promesses non tenues de Tataouine à Kébili.
Le désert tunisien est perçu comme un espace stratégique à valoriser plutôt que comme une périphérie à gérer. La Tunisie dispose d’éléments essentiels, tels qu’un ensoleillement exceptionnel et un savoir-faire agricole ancien, pour faire du sud un pôle de développement durable.
La Presse — Le désert tunisien, longtemps considéré comme une contrainte, pourrait bien devenir un atout stratégique. En cette période de transitions énergétiques, agricoles et territoriales, le sud n’est plus une zone périphérique à gérer, mais un choix à faire.
Au bout du sable, des promesses réalistes peuvent se dessiner et, par voie de conséquence, se réaliser. Dans le sud tunisien, il ne s’agit pas seulement d’un paysage. Ce territoire recèle du potentiel et des opportunités. Autrefois synonyme de contraintes telles que la rareté de l’eau, l’éloignement géographique et la fragilité sociale, le désert peut être reconsidéré sous un autre angle.
Plutôt que de le percevoir comme une périphérie à administrer, il serait plus judicieux d’en faire un espace stratégique à valoriser. De grandes transformations économiques naissent de ce changement de perspective, comme l’expérience internationale le démontre. Les pays qui réussissent ne sont pas forcément ceux qui possèdent toutes les ressources naturelles, mais plutôt ceux qui réussissent à transformer leurs limitations en atouts.
À ce propos, l’exemple chinois dans la lutte contre la désertification offre une source d’inspiration. Cela rappelle une vérité souvent négligée : le désert n’est pas une fatalité, c’est un projet. La Chine a prouvé que, grâce à une planification réfléchie, à une continuité d’actions et à des technologies adaptées, des territoires arides peuvent devenir productifs, écologiquement durables et économiquement bénéfiques.
Cette approche, qui s’attache à un horizon temporel long et à une synergie entre environnement et économie, s’aligne parfaitement avec les défis auxquels fait face la Tunisie. Ce pays dispose également des atouts nécessaires : un ensoleillement exceptionnel, un savoir-faire agricole ancien, un patrimoine naturel et culturel unique, et surtout, une jeunesse prête à s’investir si les perspectives sont claires.
Faire du sud un pôle de développement durable ne représente pas un pari risqué. C’est une opportunité à saisir, à condition de la structurer. Ce même sud tunisien pourrait devenir un acteur clé dans le domaine de l’électricité verte. Les technologies sont matures, la demande en Europe est réelle et les interconnexions sont en cours de mise en place.
En investissant dans des capacités solaires importantes, la Tunisie pourrait garantir son autonomie énergétique tout en se positionnant pour l’exportation. Cela constituerait un levier de croissance, mais aussi de souveraineté.

