Tunisie

Ghazi Chaouachi subit la torture psychologique à l’état brut.

Ils ont osé.

Alors que j’attendais, le cœur serré, de voir la réaction de mon père à mon résultat, on m’apprend que les avocats ne l’ont même pas trouvé à la prison de Mornaguia. Non. Il a été déplacé, en catimini, sans aucune justification, vers Ennadhour, gouvernorat de Bizerte. Hier soir.

Pas un mot, pas un avis, pas même un semblant de respect. Juste le silence et la perfidie. Une manœuvre cruelle, une humiliation de plus. Pure méchanceté institutionnelle.

J’ai peut-être été naïve de croire qu’on pourrait encore espérer, sourire, célébrer… Mais non. Sous cette brume épaisse de haine, la vérité frappe plus fort : le cauchemar recommence.

Où est-il maintenant ? Avec qui sera-t-il enfermé ? L’a -t-on déplacé de force? Dans quelles conditions ? Quels droits va-t-on encore lui arracher ?

Quel jour aurons-nous droit de le voir ?

Quels traitements, quelles humiliations, quels jeux tordus attendent encore dans l’ombre ?

Que cherchent-ils ? Jusqu’où veulent-ils aller ?

C’est de la torture psychologique à l’état brut.

Ni oubli. Ni pardon.

Sara Chaouachi