Gaza : clans armés, rivalités et ingérences exacerbent la pression

L’affaiblissement des factions de la résistance palestinienne à Gaza a conduit à la création de nouvelles milices, telles que la «Force de frappe antiterroriste» (FFA) et les «Forces populaires» d’Yasser Abou Shabab, qui affichent leur alliance avec les forces israéliennes. Selon plusieurs estimations relayées par les médias sionistes, les factions de la résistance palestinienne, principalement le Hamas, conservent près de 2.500 combattants à Gaza-City, alors que les milices collaboratrices ne rassemblent que quelques centaines d’hommes.

DANS UN CONTEXTE POLITIQUE FRAGMENTÉ ET UN TERRITOIRE À LA FOIS ASSIÉGÉ ET AFFECTÉ PAR PLUS DE DEUX ANS DE GUERRE, L’FAIBLISSEMENT DES FACTIONS DE LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE À GAZA A FAVORISÉ L’ÉMERGENCE DE COLLABORATIONNISTES, DE TRAÎTRES ET DE CRIMINELS DANS LES MILICES ARMÉES, EN OPPOSITION AU MOUVEMENT PALESTINIEN HAMA.

À Kizan al-Najjar, PRÈS DE KHAN YOUNÈS, HOSSAM AL-ASTAL, UN ANCIEN OFFICIER DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE, A ANNONCÉ LA CRÉATION D’UNE MILICE APPELÉE « FORCE DE FRAPPE ANTITERRORISTE » (FFA) SOUS LE CONTRÔLE DES INTÉRÊTS DE L’ARMÉE D’OCCUPATION.

LES FFA NE SONT PAS ISOLÉS. À RAFAH, LE LONG DE LA FRONTIÈRE ÉGYPTIENNE, LES « FORCES POPULAIRES » DIRIGÉES PAR YASSER ABOU SHABAB (TUÉ LE MOIS DERNIER DANS DES CIRCONSTANCES ÉTRANGES PRÈS DE RAFAH) ONT MANIFESTÉ UNE ALLIANCE ÉVIDENTE AVEC LES FORCES ISRAÉLIENNES.

D’AUTRES CLANS, TELS QUE LES BARBAKH À KHAN YOUNÈS, LES KHALAS À GAZA-VILLE, LES AL-MANSI À L’EST DE GAZA, LES HELLIS AU NORD, LES ABOU ZIYAD À ZAWAÏDA, LES KHANIDAK À KHAN YOUNÈS ET LES DOGHMOUCH À SABRA, RÉPUTÉS POUR LEUR OPPOSITION AU HAMAS, SONT ÉGALEMENT ACCUSÉS D’ÊTRE SOUTENUS IMPLICITEMENT PAR DES FORCE ÉTRANGÈRES ET MÊME FINANCÉS PAR L’ENTITÉ SIONISTE.

DE PLUS, CES GROUPES SONT SOUMIS À DES ACCUSATIONS D’OBSERVATEURS INTERNATIONAUX, DE L’ONU ET DE LA POPULATION LOCALE DE PARTICIPER AU PILLAGE DE L’AIDE HUMANITAIRE, SOUMISE À UN CONTRÔLE STRICT DE L’ARMÉE ISRAÉLIENNE.

UN NOUVEAU GROUPE DE COLLABORATIONNISTES, LES « FORCES DE L’ARMÉE POPULAIRE DE LA PATRIE LIBRE », A ÉMERGÉ POUVANT ÊTRE MENÉ PAR CHOUKRI ABOU NASSIRA, ANCIEN MEMBRE DES SERVICES DE SÉCURITÉ DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE CONDAMNÉ À CINQ PEINES DE PRISON À PERPÉTUITÉ. IL A DÉCLARÉ SUR LA CHAÎNE SIONISTE CHANNEL 14 QUE SON GROUPE REÇOIT UN SOUTIEN DIRECT DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN EN « ARMES, NOURRITURE, BOISSONS ET VÊTEMENTS », AJOUTANT QU’IL EXISTE UNE « COORDINATION SÉCURITAIRE AU PLUS HAUT NIVEAU ».

CRÉÉS EN NOVEMBRE DERNIER, SELON LES OBSERVATEURS DE LA GUERRE À GAZA SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, LES MILICIENS D’ABOU NASSIRA OPÉRENT À PROXIMITÉ DE KHAN YOUNÈS, DANS DES SECTEURS SOUMIS AU CONTRÔLE ISRAÉLIEN, À L’EST DE LA « LIGNE JAUNE ».

EN OUTRE, ABOU NASSIRA EST LIÉ À D’AUTRES EXÉCUTEURS DE CRIMES, COMME YASSER ABOU SHABAB ET SHADI AL-SOUFI, ET A DES RELATIONS AVEC UN MERCENAIRE NOMMÉ ACHRAF AL-MANSI, CHEF DE « L’ARMÉE POPULAIRE – FORCE DU NORD », UNE DES MILICES INDÉPENDANTES DU HAMAS QUI POURRAIT RECEVOIR UN SOUTIEN ISRAÉLIEN.

LE GOUVERNEMENT SIONISTE D’EXTRÊME DROITE A ÉTABLI DES LIENS AVEC CE GROUPEMENT DE CRIMINELS ET DE DJIHADISTES AFIN DE LUTTER CONTRE LE HAMAS ET D’AUTRES ALLIÉS PENDANT LE CONFLIT À GAZA, EN ÉLOIGNANT L’AUTORITÉ PALESTINIENNE DES AFFAIRES DE GAZA PAR CRIEUR DE RECONNAÎTRE UN ÉVENTUEL PLAN DE « SOLUTION À DEUX ÉTATS », REJETÉ PAR DES FIGURES SIONISTES TELLES QUE ITAMAR BEN-GVIR, MINISTRE SIONISTE DE LA SÉCURITÉ NATIONALE, ET BEZALEL SMOTRICH, MINISTRE DES FINANCES.

EN SOUTENANT LE CRIME ORGANISÉ ET LE DJIHADISME, NETANYAHU ET SES ALLIÉS CHERCHENT À PLONGER LES GAZOISIS DANS UN CYCLE DE VIOLENCE ININTERROMPU AFIN DE JUSTIFIER L’INCAPACITÉ DU MOUVEMENT DE RÉSISTANCE PALESTINIENNE À ÉTABLIR L’ORDRE ET LA COHÉSION SOCIALE DANS LE TERRITOIRE. EN DISSEMINANT DES AGENTS PROCHE DE LEUR CHAMP D’OPÉRATION POUR CRÉER CHAOS ET INSÉCURITÉ DANS LA BANDE DE GAZA, L’ARMÉE D’OCCUPATION JOUE CLAIREMENT LA CARTE DU « DIVISER POUR RÉGNER ».

MALGRÉ LES MILLIONS DE SHEKELS INVESTIS DANS CE MODE DE FONCTIONNEMENT, LES STRUCTURES, LA FORCE DE FRAPPE ET LE DEGRÉ D’ACTION DE CES VASSAUX DE TEL-AVIV RESTENT LIMITÉS. DES ESTIMATIONS FAITES PAR DES MÉDIAS ISRAÉLIENS MONTRENT QUE LES FACTIONS DE LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE, NOTAMMENT LE HAMAS, DISPOSENT D’ENVIRON 2 500 COMBATTANTS À GAZA-VILLE, TANDIS QUE LES RELAIS LOCAUX DE SIONISTES NE RASSEMBLENT QUE DES CENTAINES D’HOMMES, RENDANT CLAIRE LA DISTINCTION ENTRE LES DEUX GROUPES.