Tunisie

En Tunisie, le retour des grandes purges judiciaires : « C’est l’arbitraire qui règne »

Le palais de justice de Tunis, en mai 2024. Le palais de justice de Tunis, en mai 2024.

En Tunisie, la nouvelle procédure judiciaire pour complot contre la sûreté de l’Etat qui s’est ouverte, mardi 6 mai, devant la chambre spécialisée dans les dossiers terroristes du tribunal de première instance de Tunis, rappelle que l’année 2025 restera, dans l’histoire du régime de Kaïs Saïed, comme celle des grands procès politiques.

Surnommée par la presse locale le « complot n° 2 », cette affaire vise 24 personnes, principalement des membres du parti islamo-conservateur Ennahda, d’anciens hauts responsables sécuritaires et des personnalités politiques d’horizons divers, comme Youssef Chahed, ancien chef du gouvernement (2016-2020), ou Nadia Akacha, ex-directrice du cabinet présidentiel de Kaïs Saïed (2020-2022). Plusieurs accusés se sont même opposés par le passé.

Ce procès est le dernier épisode en date d’une série de procédures dans lesquelles plusieurs dizaines d’hommes et femmes politiques ont été condamnés. Le 19 avril, un premier procès dit du « complot », impliquant une quarantaine de figures de l’opposition accusées d’avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat, s’est conclu par des condamnations allant de quatre à soixante-six ans prison. Le 2 mai, l’ancien premier ministre Ali Larayedh (2013-2014) a été condamné à trente-quatre ans de prison, reconnu coupable d’avoir encouragé la mise en place de réseaux de recrutement et d’envoi de djihadistes vers la Syrie, l’Irak et la Libye.

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