Tunisie

Emploi : Designer graphique et autres métiers touchés par l’IA

Le métier de designer graphique ne doit pas disparaître car l’IA ne remplace pas les créatifs, mais des graphistes sont éliminés en raison de l’automatisation de nombreuses tâches. Selon plusieurs études, les catégories de métiers les plus susceptibles d’être impactées par l’IA incluent les traducteurs, archivistes, services administratifs, agents de service client, standardistes et employés de banque et d’assurance.


Ce métier créatif et prometteur n’est pas menacé de disparaître directement, car l’IA ne remplace pas les créatifs, mais elle met en difficulté les graphistes qui ne s’adaptent pas. En effet, de nombreuses tâches sont désormais automatisées par l’IA, tandis que d’autres sont exploitées par de petits imprimeurs, plongeant les designers graphiques dans des difficultés financières.

De nombreux métiers subissent déjà les conséquences de pratiques déloyales, d’une concurrence accrue et d’une quête incessante de profits par des sociétés sous-traitantes. Parmi ces professions en danger se trouve celle de designer graphique. Beaucoup ont choisi de quitter ce domaine pour se tourner vers des métiers plus rémunérateurs, même si ceux-ci ne correspondent pas à leur niveau de qualification.

La profession de designer graphique est sévèrement affectée par des pratiques déloyales. Lorsqu’une entreprise engage un designer pour créer des images et des logos de packaging, elle ne s’engage souvent pas à payer convenablement. Le support de données graphiques ou le dossier téléchargeable n’est généralement vendu qu’une seule fois. Plutôt que de travailler à nouveau avec le designer qualifié pour finaliser et professionnaliser la création, la société préfère brader le produit et utiliser d’autres méthodes.

Il en résulte que lorsque des modifications ou des améliorations sont nécessaires, l’entreprise choisit souvent de passer directement par l’imprimeur, qui bénéficie des atouts de l’IA pour « terminer le travail ». Cela constitue une perte directe pour le designer graphique, qui constate que son métier devient peu lucratif face à une concurrence intense venant d’autres professions. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux designers choisissent de se reconvertir dans des domaines différents de leur formation initiale.

Elon Musk, entrepreneur et scientifique américain, a anticipé la disparition de certains métiers dans deux décennies en raison de l’IA. Les professions les plus menacées par cette technologie sont souvent celles dont les tâches sont répétitives, basées sur des règles, et qui impliquent principalement le traitement d’informations. Cependant, l’impact de l’IA ne signifie pas nécessairement la disparition totale d’emplois, mais plutôt une transformation significative des tâches et des compétences requises.

Des études ont identifié les métiers les plus susceptibles d’être touchés, tels que la traduction, avec des interprètes et traducteurs, en raison des outils d’IA capables de fournir des traductions instantanées et précises. Les métiers d’archivistes et de gestionnaires de documentation sont également en danger. Les services administratifs et la relation client sont menacés, surtout quand les tâches routinières peuvent être facilement automatisées.

Les agents de service client et les téléopérateurs sont également concernés ; récemment, une téléopératrice a été largement couverte par la presse internationale pour avoir passé des centaines d’heures au téléphone sans obtenir de client, grâce aux nouvelles techniques permettant de contourner le démarchage. Les chatbots et assistants virtuels peuvent gérer de nombreuses demandes simples, touchant également les standardistes, les opérateurs téléphoniques, ainsi que les employés de banques et d’assurances, où des tâches comme la saisie et l’analyse de risques sont automatisées.

Les secrétaires de direction, les professions analytiques et commerciales ne sont pas exemptes non plus. Les analystes financiers et les assistants en statistiques risquent la disparition, car l’IA peut traiter et analyser des ensembles de données massives de manière plus rapide. Cela s’applique également aux chargés d’études marketing et aux analystes en management, ainsi qu’aux télévendeurs et représentants commerciaux dans des missions de prospection standardisées.

À l’opposé, les professions qui semblent les plus à l’abri de l’automatisation nécessitent un contact humain, une créativité significative, un jugement complexe ou une intelligence émotionnelle et sociale forte. Cela concerne les métiers manuels et de terrain, comme ceux d’électricien, plombier ou maçon.

Les professions de santé, telles que les infirmiers, aides-soignants et ergothérapeutes, devraient perdurer, malgré l’aide de l’IA pour les diagnostics. Cela s’applique également à des secteurs comme le conseil, l’éducation, et la gestion des ressources humaines, notamment dans la négociation, la résolution de conflits et l’enseignement personnalisé.

Le véritable enjeu ne réside donc pas tant dans un remplacement de l’humain, mais dans la transformation de nombreux emplois pour y intégrer l’IA comme outil d’assistance afin d’améliorer la productivité. Les travailleurs devront développer des compétences transversales et la capacité à collaborer efficacement avec l’IA.