Du savoir à l’action : La recherche scientifique influence-t-elle les politiques publiques ?
Lors de la deuxième édition de «Parlons Éco», il a été affirmé que la recherche scientifique, lorsqu’elle est contextualisée et adaptée, peut être un levier pour des politiques publiques efficaces et une administration plus performante. Mohamed Heni El Kadri a précisé que le projet «Savoirs Éco» a permis jusqu’ici de soutenir 22 structures et d’engager plusieurs actions pour améliorer la visibilité de la production scientifique.
Contextualisée et adaptée, la recherche scientifique peut constituée un levier pour des politiques publiques efficaces et une administration plus performante, a-t-on affirmé lors de la deuxième édition de «Parlons Éco».
La Presse — Dans quelle mesure la recherche scientifique peut-elle contribuer au renforcement et à l’évaluation des politiques publiques ? Cette question a été récemment soulevée lors de la deuxième édition de «Parlons Éco», l’événement annuel de «Savoirs Éco», un projet financé par l’Union européenne et mis en œuvre par «Expertise France».
Placée sous le thème «Qu’attendre de la recherche pour éclairer l’action publique?», l’édition 2025 de «Parlons Éco» a mis en avant le rôle crucial que peut jouer la recherche scientifique dans le renforcement des politiques publiques.
Améliorer la visibilité de la production scientifique
Présent lors de l’ouverture de l’événement, Mohamed Heni El Kadri, directeur général de la Coopération avec l’Union européenne au ministère de l’Économie et de la Planification, a précisé que les activités du projet ont pu être réalisées grâce au respect des principes d’une coopération internationale efficace et à un alignement sur les priorités nationales.
Il a rappelé que le projet «Savoirs Éco», articulé autour de deux objectifs principaux, à savoir le renforcement des structures productrices de savoirs à vocation économique (Spse) et la vulgarisation des connaissances produites par ces structures, a permis jusqu’ici de soutenir 22 structures, de mettre en place une plateforme de vulgarisation des questions économiques, intitulée «éco-tous», et d’engager plusieurs actions pour améliorer la visibilité de la production scientifique.
Soulignant l’importance des thématiques abordées durant cette journée, notamment la gouvernance et l’évaluation de la durabilité, le responsable a exprimé le souhait d’une mobilisation plus efficace des connaissances produites au service des politiques publiques et d’une administration moderne et performante.
Évaluer, rationaliser et ajuster
Une table ronde réunissant des économistes s’est également tenue. Les intervenants y ont présenté des pistes de réflexion sur les modalités de recours à la recherche scientifique pour évaluer les politiques publiques, mais aussi pour alimenter le débat public sur les enjeux économiques.
Sami Boussida, directeur du département des Études économiques au Centre d’études économiques et sociales et de la compétitivité des entreprises de Tunisie (Itceq), a expliqué que l’évaluation des politiques publiques vise à rationaliser l’action publique et donc à ajuster les politiques en place pour améliorer leur efficacité.
Toujours sur plusieurs dimensions, cette évaluation doit respecter un ensemble de critères et d’indicateurs, tels que les objectifs initialement fixés, les résultats obtenus et les impacts générés.
Il est donc crucial de déterminer, par exemple, si les coûts d’implémentation ont été maîtrisés, s’il existe des impacts collatéraux et si les objectifs fixés ont été atteints. «Cet exercice d’évaluation est vital, car il sert d’outil d’aide à la décision pour les décideurs», a-t-il souligné.
Perfectionner les politiques publiques
Étant donné que l’évaluation des politiques publiques demeure une discipline encore insuffisamment développée, alors que l’audit reste un outil de calcul et de quantification par excellence, l’Itceq a élaboré un manuel définissant les règles du jeu : un guide d’évaluation reposant sur des critères définis, tels que l’identification des parties prenantes impliquées ou l’existence d’un comité d’accompagnement.
De son côté, Skander Sallemi, fiscaliste et ancien président de l’Association tunisienne pour la gouvernance fiscale (Atgf), a indiqué que la recherche scientifique permet d’aider les parties prenantes à comprendre le fonctionnement des phénomènes économiques et sociaux, mais aussi de perfectionner les politiques publiques grâce à des programmes et des décisions plus efficaces.

