Cinéma : « Parasol » de Heifel Ben Youssef, comédie romantique sur le couple
Heifel Ben Youssef, après son film « Start up », se spécialise dans la comédie romantique avec son deuxième long métrage « Parasol », actuellement en salles et projeté en avant-première au Colisée vendredi dernier. Le film aborde le thème du divorce sous l’angle de la comédie, se déroulant à Sousse, particulièrement à Hergla, dans un décor estival.

Comme son précédent film « Start up », Heifel Ben Youssef s’oriente vers la comédie romantique. Son deuxième long métrage, « Parasol », actuellement en salles, a été présenté en avant-première vendredi dernier au Colisée.
La Presse — Le public présent pour découvrir cette nouvelle œuvre du cinéma tunisien est constitué d’invités, y compris des parents et amis des acteurs, de journalistes et de cinéphiles. L’équipe artistique et technique, ainsi que le réalisateur, étaient réunis pour assurer la présentation de leur film. « Parasol », une production indépendante, est un film léger, axé sur les vacances et visiblement destiné à divertir.

Cependant, le sujet aborde une thématique sérieuse : le divorce. Heifel Ben Youssef opte pour un traitement comique de cette question. Le film se déroule dans un cadre estival à Sousse, notamment dans le village de Hergla, connu pour être un lieu de villégiature. On y suit un couple et leurs deux enfants qui semblent mener une existence confortable, sans soucis financiers, dans une villa spacieuse avec piscine.
Lilia (Wajiha Jendoubi), avocate dans la quarantaine, vient bouleverser cette tranquillité familiale en annonçant à son mari qu’elle souhaite divorcer, par caprice. Elle ne supporte plus la routine que lui impose son mari Hamid (Mohamed Saber Weslati), un expert-comptable timide, toujours bien habillé et peu sociable, qui refuse de sortir de sa zone de confort.
Leurs adolescents, Warda (Rahma Ben Aïssa) et Youssef (Nassim Bourguiba), découvrent par accident, à travers un courrier, que leurs parents vont divorcer. Ils mettent en place un plan, avec l’aide d’un couple d’amis de leur mère, Samira (Meriem Ben Mami) et Chedly (Sadok Halwess), ainsi que d’un ami vendeur de glaces sur la plage, Zoubeir dit Zou (Jihad Cherni), pour tenter de dissuader leurs parents de suivre cette voie et de les réconcilier.
Cette comédie accumule de nombreuses situations cocasses et se termine, comme il se doit, par une fin heureuse.
Cependant, le scénario, à l’image de Hamid, le personnage principal, reste statique, sauf lors de l’arrivée inopinée du couple d’amis chez Hamid et Lilia, qui tente d’aider à réconcilier le couple et à les dissuader de divorcer. Pour le reste, les attentes devraient être limitées.
À la banalité du scénario s’ajoute la faiblesse des dialogues. Le personnage Hamid, décrit comme un homme intègre et fidèle, est caricaturé, alors que Chedly, qui incarne un coureur de jupons et un prétendu bon vivant, est présenté comme l’homme idéal pour séduire les femmes. Il pousse Hamid à changer de comportement, bien que ce dernier refuse tout compromis.
Un tournant de l’histoire survient lorsque Lilia, fouillant l’ordinateur de son mari, découvre qu’il a pris soin de son père malade pendant des années. Ce geste, jugé noble, lui fait changer d’avis et décide de se réconcilier avec lui, l’acceptant tel qu’il est, bien que dépassé, mais généreux.
Les acteurs, bien que peu dirigés, n’ont pas démérité. Wajiha Jendoubi tente de donner vie à une femme forte, mais reste enfermée dans le personnage exubérant de la série télévisée « El Hajama », maintenant avec les mêmes tics. Mohamed Saber Weslati, qui débute au cinéma, abandonne son rôle dans le feuilleton « Ragouj », mais semble encore hésitant, bien que son interprétation soit correcte.
Il aurait pu s’investir davantage dans son personnage s’il avait bénéficié d’une meilleure direction. Sadok Halwess adopte un jeu trop caricatural, tandis que Meriem Ben Mami est presque absente, tout comme Rahma Aissa et Nassim Bourguiba, peu exploités. Jihad Cherni a plutôt opté pour un côté comique.
On aurait pu s’attendre à mieux, mais ne gâchons pas le plaisir du public, qui semble apprécier ce type de film léger et simple. Heifel Ben Youssef a un bel avenir devant lui s’il consacre plus d’attention à son scénario et à la direction des acteurs.

