Chaque jour, 300 élèves ne terminent pas leur scolarité.
L’Institut Supérieur des Sciences Sociales et de l’Éducation de Gafsa a accueilli, ce jeudi 20 novembre 2025, un colloque scientifique consacré à l’étude du dossier du décrochage scolaire. Le conférencier, Lotfi Labassi, a expliqué qu’environ 300 élèves quittent l’école chaque jour, soit une moyenne annuelle oscillant entre 60 000 et 100 000 décrocheurs.
L’Institut Supérieur des Sciences Sociales et de l’Éducation de Gafsa a organisé, le jeudi 20 novembre 2025, un colloque scientifique sur le thème du décrochage scolaire : causes et solutions, rassemblant des experts et des académiciens en éducation. L’objectif de cette rencontre était de diagnostiquer l’une des problématiques les plus graves du système éducatif en Tunisie.
Lors de cet événement, Lotfi Labassi, docteur en histoire contemporaine et inspecteur général au Ministère de l’Éducation, a donné une intervention détaillée présentant des données et des chiffres alarmants soulignant l’ampleur de la crise.
Le conférencier a mentionné qu’environ 300 élèves quittent l’école chaque jour, représentant une moyenne annuelle comprise entre 60 000 et 100 000 décrocheurs. Ce chiffre énorme témoigne d’un exode continu parmi les apprenants, surtout dans les régions intérieures, et dans des établissements scolaires où les infrastructures sont fragiles et où le soutien est insuffisant.
Il a également précisé qu’entre 2010 et 2020, près d’un million d’élèves ont échoué dans les écoles tunisiennes, engendrant un coût de plus de 345 millions de dinars pour l’État, ce qui représente 13 % du budget du Ministère de l’Éducation. Ce poids financier est bien en deçà des pertes sociales et humaines dues à l’abandon scolaire, comprenant une augmentation du chômage, une montée de la délinquance et un recul de l’intégration économique.
Le docteur Labassi a insisté sur le fait que ces statistiques ne doivent pas être considérées comme de simples chiffres ; elles illustrent une réalité sociale complexe, où se mêlent pauvreté, absence de transport scolaire, baisse du niveau des apprentissages, absence d’activités parallèles et faiblesse du soutien psychologique et pédagogique.
Il a aussi appelé à une révision des politiques éducatives, à l’amélioration des méthodes d’enseignement et à la création d’un climat scolaire attractif pour susciter chez les élèves l’envie d’apprendre et de poursuivre leur parcours.
Les participants au colloque ont convenu que la résolution de ce problème nécessite une approche de réforme globale, impliquant les Ministères de l’Éducation, des Affaires sociales, des Transports et de la Santé, ainsi qu’un engagement de la famille et de la société civile. Ils ont souligné que l’avenir de centaines de milliers d’élèves dépendra de la capacité de l’État à élaborer des stratégies efficaces pour réduire le décrochage et favoriser la réussite.
Les discussions se sont conclues sur l’idée que le décrochage scolaire n’est plus un phénomène temporaire, mais une dérive sérieuse exigeant une intervention urgente et une volonté politique déterminée pour sauver l’école publique et l’éloigner de la vague d’abandon et d’échec.

