Tunisie

Architecture italienne au palais Ahmed Bey : une expérience immersive.

L’exposition, à l’initiative de « Nous tous », présente les influences italiennes dans l’architecture de Tunis et de ses environs, visible dès le XVIe siècle. Elle se décline en quatre volets : Le Novecento, Les mosquées et Torbas, Les palais beylicaux et l’habitat rural italien.


Une magnifique exposition, instructive et visuelle, au sein d’une ville souvent méconnue, qui mérite de nous y attarder.

La Presse — Le cadre est impressionnant, et l’architecture italienne s’y exprime avec éclat. Ce palais, première étape de cette exposition que l’on espère voir itinérante, est lui-même fortement influencé par l’architecture et l’ornementation italiennes. À l’initiative de l’association « Nous tous », qui a pour but principal de préserver la mémoire et le patrimoine des minorités en Tunisie, des chercheurs, enseignants et architectes se sont mobilisés autour de ce projet.

L’association a collaboré avec des partenaires prestigieux : les archives de la mémoire des Italiens en Tunisie, le laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébine, ainsi que le centre culturel Dante Alighieri, dont la directrice, Sylvia Finzi, est également la commissaire de l’exposition, sans oublier le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg.

L’objectif était de retrouver, sélectionner, organiser et présenter les influences italiennes dans l’architecture de Tunis et de ses environs. Cette tâche vaste et complexe révèle une présence qui remonte au XVIe siècle. Des équipes de chercheurs expérimentés et passionnés ont parcouru des centaines de palais, lieux de culte, demeures et monuments.

Ils ont classé, recoupé et comparé, recherché témoignages et archives. Au final, une exposition magnifique a vu le jour, à la fois pédagogique et vivante, offrant une promenade visuelle dans une ville que l’on ne sait pas toujours apprécier, mais qui mérite notre attention. L’exposition se décline en quatre parties :

Le Novecento, représentant l’influence italienne dans la ville européenne du XIXe siècle, marquée par l’Art Nouveau, l’Art Déco et l’Eclectisme.

Les mosquées et Torbas, abordant le Baroque et le Rococo, ou l’influence italienne dans les édifices religieux de la Médina.

Les palais beylicaux et leur empreinte italienne. L’habitat rural italien et la mémoire des villages de la basse vallée de la Medjerda. Cette exposition-promenade se décline à travers des panneaux photographiques mettant en avant des détails, des céramiques, des frontons et des sculptures de monuments sélectionnés parmi des centaines de visites effectuées.

Elle présente également un ensemble de textes rédigés par des chercheurs. Tous ces détails, recherches et iconographies mériteraient un ouvrage, catalogue ou livre, pour conserver cette mémoire. En attendant, l’exposition sera prochainement présentée à l’École nationale d’architecture et d’urbanisme, puis plus tard, au Teatro.