Alerte à la détérioration de la santé de Sihem Ben Sdrine, en grève de la faim

Lettre ouverte

Ayant été alerté par Monsieur MESTIRI Omar, l’époux de Mme BEN SEDRINE Sihem, j’ai pu prendre connaissance de son état de santé, après une visite effectuée le 23/01 à la prison civile de la Manouba, où elle est incarcérée depuis près de six mois.

J’ai pu disposer des informations fournies par Madame Sihem, lors de la courte visite permise, ainsi que des données aimablement fournies par la cheffe du service médical de la prison, qui révèle un épisode de désaturation (baisse du taux d’oxygène dans le sang),ayant nécessité sa mise sous oxygène, particulièrement inquiétante au regard de la cardiopathie hypertensive dont elle est atteinte ; cet épisode survenant dans un contexte d’hypotension, malgré l’arrêt de sa triple thérapie anti-hypertensive, dans le cadre de sa grève de la faim entamée depuis dix jours, peut témoigner soit d’une décompensation cardiaque transitoire (à l’occasion d’une possible AC/FA paroxystique), soit  d’une embolie pulmonaire segmentaire.

J’ai tenté de la dissuader de poursuivre sa grève de la faim, accompagnée de l’arrêt des traitements à visée cardiaque, sans résultats.

Sa détermination demeure totale.

Je tiens à alerter sur les risques majeurs de la poursuite de sa détention, au vu de la précarité de sa santé, et de son âge avancé (75 ans).

J’invite les autorités concernés à reconsidérer la légitimité de sa détention, ainsi que son caractère impérieux , au regard des risques qui pèsent sur sa santé, dont la détérioration peut revêtir un caractère de gravité, qui pourrait devenir irréversible.

A Tunis Le 23/01/2024
Dr BEN SEDRINE Lamjed