57 % des futurs mécaniciens ne saisissent pas l’accident professionnel
Une enquête de terrain menée par l’Institut de santé et de sécurité au travail (ISST) a été réalisée auprès de 65 stagiaires masculins inscrits au centre de Borj Cedria pour évaluer leur niveau de connaissance des risques professionnels et des mesures de prévention. Selon les résultats publiés dans la revue d’octobre 2025 de l’ISST, 57 % des personnes interrogées considèrent l’accident du travail comme un événement entraînant uniquement des dommages corporels, tandis que 65 % définissent la maladie professionnelle comme une maladie due au travail.
Une enquête de terrain réalisée par l’Institut de santé et de sécurité au travail (ISST), en coopération avec le Centre sectoriel de formation en mécatronique de Borj Cedria (Ben Arous), révèle des lacunes importantes dans la compréhension des concepts d’accident du travail et de maladie professionnelle chez les futurs techniciens du secteur.
D’après les résultats publiés dans la revue de l’ISST d’octobre 2025, 57 % des répondants considèrent l’accident du travail comme un incident entraînant seulement des blessures physiques, tandis que 65 % définissent la maladie professionnelle comme une maladie liée au travail, sans être au courant pour la majorité qu’elle doit figurer sur une liste officielle. Seulement 29 % de l’échantillon maîtrisent ce critère réglementaire.
L’enquête, qui a concerné 65 stagiaires masculins, principalement jeunes, inscrits au centre de Borj Cedria, visait à évaluer leur niveau de connaissance sur les risques professionnels et les mesures de prévention. Le questionnaire, comportant 34 questions, a également exploré leur compréhension des obligations légales. Les résultats indiquent que 77 % des participants savent que l’employeur a une obligation de protection des travailleurs, et 82 % comprennent qu’il doit les assurer contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. En revanche, des confusions persistent sur les procédures administratives : 48 % estiment que la déclaration des accidents doit être effectuée auprès des compagnies d’assurance, alors que seuls 35 % savent que la réforme de 2004 a transféré cette responsabilité à la CNAM.
En ce qui concerne l’accès à l’information, 60 % des stagiaires disent s’informer par le biais des programmes de formation, tandis que les autres se renseignent via Internet ou leurs connaissances personnelles. Malgré ces lacunes juridiques, les stagiaires montrent une bonne perception des dangers liés à leur domaine : 89 % estiment que les ateliers de mécanique présentent des risques importants (électriques, chimiques, incendies…), bien que certains autres risques demeurent insuffisamment identifiés.
Les auteurs de l’étude soulignent qu’il n’existe pas de statistiques nationales sur les accidents du travail dans le secteur de la mécanique automobile en Tunisie, un domaine pourtant crucial pour l’économie et les services. Ils recommandent de renforcer la culture de la sécurité dans les établissements de formation à travers des programmes de sensibilisation plus interactifs et centrés sur la pratique.
L’établissement précise que le Centre sectoriel de formation en mécatronique de Borj Cedria a formé 1 012 diplômés entre 2020 et 2025, confirmant ainsi son rôle clé dans la formation de compétences techniques adaptées au marché du travail.

