L’importance croissante de l’identité numérique dans notre société.
La création d’une e-ID interpelle la société contemporaine, où les interactions numériques nécessitent une identification fiable et sécurisée. En Suisse, ce dispositif, qui ambitionne de réconcilier innovation technologique et protection des données, soulève des questions cruciales sur la gestion de l’identité à l’ère numérique.

La mise en place d’une e-ID : une nécessité sociale?
À l’heure où nos échanges migrent de plus en plus vers le numérique, prouver son identité de manière sécurisée devient une exigence sociale, bien au-delà d’une simple innovation technique. La Suisse, malgré son retard par rapport à certains pays, aborde ce projet avec prudence et réflexion, visant à établir un équilibre entre innovation et confiance. L’e-ID n’est pas qu’un outil administratif simplifié ; elle constitue une passerelle vers un écosystème plus vaste, intégrant divers niveaux de l’administration, des collectivités publiques aux entreprises privées, tout en garantissant l’interopérabilité des services.
Quels dangers l’e-ID permet-elle d’atténuer?
Avec l’augmentation des démarches en ligne effectuées par les citoyens, il est impératif de disposer d’un moyen fiable pour prouver son identité. L’usurpation d’identité, désormais considérée comme un délit depuis 2023, concerne chaque année des milliers de personnes dont les données personnelles sont compromises. En conservant les informations directement sur le smartphone de l’utilisateur et en n’émettant que les données nécessaires, l’e-ID pourrait significativement réduire ces menaces. Cet outil renforcera également la sécurité des jeunes en vérifiant l’âge requis pour l’accès aux services en ligne. Cependant, un aspect fondamental de l’e-ID en Suisse est qu’elle reste facultative. Les procédures traditionnelles en papier sont toujours valides, respectant ainsi la diversité des comportements et facilitant une transition numérique inclusive.
Comment l’e-ID contribue-t-elle à un meilleur contrôle de nos données personnelles?
À la différence du projet avorté en 2021 qui était soutenu par des entités privées, le nouveau dispositif s’appuie sur une infrastructure publique élaborée selon des principes open source, visible sur GitHub. Cette approche cherche à instaurer un contrôle citoyen effectif. La gestion du système implique la Confédération, les cantons, la société civile ainsi que le secteur privé, permettant d’adapter l’e-ID à différents usage tels que des démarches administratives, la validation de diplômes ou l’accès aux titres de transport. Loin d’être une simple technologie, l’e-ID devient un symbole de confiance démocratique. Elle fonctionne comme un trousseau numérique que les citoyens contrôlent, leur permettant de décider quelles données partager avec qui, ce qui renforce leur autonomie. C’est ainsi à la fois un outil de simplification numérique et une affirmation de la souveraineté individuelle dans un contexte où la maîtrise des données personnelles est cruciale.
L’e-ID : un progrès pour qui et pour quoi? Quels bénéfices?
L’e-ID se démarque par ses avancées notables en matière de protection des données. Ce système est conçu selon les principes de « privacy by design » et de minimisation des données, visant à assurer que chaque citoyen contrôle ses informations grâce à un cadre parmi les plus stricts d’Europe. En ne transmettant que les informations nécessaires, sans exposer toutes les données personnelles, il adhère aux principes de minimisation et de proportionnalité, essentiels en matière de droit à la protection des données.
De plus, le projet intègre des dimensions d’inclusion, car la nouvelle application e-ID est pensée pour être entièrement accessible aux personnes en situation de handicap, favorisant ainsi une adoption généralisée et évitant la création d’une fracture numérique.
Quel rôle peuvent jouer les HES dans le débat et l’implémentation de l’e-ID? Quels aspects de l’e-ID ont été explorés?
L’e-ID est élaborée selon une approche agile qui repose sur la collaboration entre différentes institutions. Son adoption réussie dépendra de la confiance que les utilisateurs lui porteront. Les Hautes écoles spécialisées (HES) ont un rôle crucial à jouer en tant qu’actrices du débat public et relais d’information. La protection des données est au cœur de mes travaux, intégrant notamment l’e-ID, avec une sensibilisation des étudiants sur ce sujet depuis 2022. Le lien entre technologie et respect de la vie privée est mis en avant, illustrant comment l’innovation peut coexister avec la garantie des droits fondamentaux.
