Les courants marins de l’Atlantique Nord, entre stabilité passée et menaces futures
Surfeurs à Biarritz, France, en décembre 2015. Le courant méridienne de retournement atlantique (AMOC) est le courant qui est en grande partie responsable du climat chaud en Europe.
Keystone-SDA
Selon une nouvelle étude américano-suisse, le « courant méridienne de retournement atlantique » – ou AMOC – n’a montré aucun signe de déclin au cours des 60 dernières années. Ce courant océanique est essentiel au climat doux qui règne en Europe de l’Ouest et du Nord. Mais sa stabilité ne signifie pas que les craintes de son effondrement soient infondées.
L’étudeLien externe a porté sur le « courant méridienne de retournement atlantique » (AMOC). Le Gulf Stream, célèbre courant océanique chaud de surface, qui s’échappe du Golfe du Mexique et remonte le long de la côte américaine pour se disperser au nord-est, fait partie de l’AMOC. Au même titre que le courant Atlantique nord, appelé parfois dérive nord atlantique, un courant de surface qui prolonge le Gulf Stream et vient s’écraser sur les côtes européennes.
Ces deux courants présents dans les couches supérieures de l’Atlantique Nord constituent le flux chaud et de surface de l’AMOC. Un flux de retour vers le sud d’eau froide, en profondeur, forme l’autre partie du cycle de l’AMOC.
L’ensemble est aussi fortement influencé par le gyre nord-atlantique – un courant formé par les vents liés à la force de Coriolis, qui produisent l’anticyclone de l’Atlantique Nord (anticyclone des Açores). C’est le plus important courant océanique de surface de l’Atlantique Nord.
>> Représentation des principaux courants de l’Atlantique Nord et de l’hypothèse d’un amenuisement de l’AMOC par le GIEC, Foire aux Questions 9.3 de 2021 :
Le système de courants marins dans l’Atlantique Nord évolue avec le changement climatique. Si l’AMOC s’affaiblit, voire disparaît, en raison d’un climat plus chaud, le Gulf Stream s’affaiblit également, mais il subsiste, car il est principalement alimenté par les vents et les courants de surface du gyre de l’Atlantique Nord.
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
Représenté par une grande boucle sur la carte ci-dessus (la carte provient de la Foire aux questions 9.3 du GIEC de 2021Lien externe), le gyre nord-atlantique amène de vastes quantités d’eau des tropiques vers des latitudes plus élevées de l’hémisphère nord. Il entretient en grande partie le Gulf Stream et la dérive nord atlantique. Mais la dynamique de l’AMOC y contribue aussi, dans une certaine mesure.
Un domaine alarmant et incertain
L’étude réalisée par des scientifiques suisses et américains offre de nouvelles perspectives dans un domaine de recherche climatique alarmant et incertain.
Ces dernières années, l’impact du réchauffement climatique sur l’AMOC a donné lieu à de nombreuses publications scientifiques mettant en garde contre son affaiblissementLien externe, voire son effondrement. La crainte est que le réchauffement climatique, via une hausse de la température de l’air et une dilution de la salinité de l’océan dû à la fonte des glaces, réduise le « plongement des eaux de surface ». C’est ce mécanisme de « plongement » qui impulse l’AMOC, et donc, en partie, la circulation d’eau chaude vers le nord.
Pourquoi cela nous concerne-t-il? Parce que l’Europe de l’Ouest et l’Europe du Nord doivent leur climat relativement doux aux courants océaniques de l’Atlantique, dont l’AMOC. Le flux d’eau chaude provenant de la région de l’équateur vers l’Europe maintient l’Angleterre ou la Scandinavie à une température supérieure de plusieurs degrés par rapport à des latitudes similaires.
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