Suisse

Les chasseurs étrangers peuvent à nouveau chasser le bouquetin en Valais

Chasse aux bouquetins


La chasse au bouquetin a attiré de riches chasseurs étrangers en Valais jusqu’en 2021.


Rundschau, 06.11.2019

Dès l’année prochaine, le Valais autorisera à nouveau les chasseurs étrangers et les chasseurs d’autres cantons à tirer le bouquetin. Cette pratique, qui avait été suspendue en 2021, a été revue et réintroduite. Elle doit permettre de réguler la population croissante de ces animaux.

L’affaire avait fait grand bruit. De riches personnes étrangères venaient en Valais pour chasser des bouquetins et étaient prêtes à payer jusqu’à 25’000 francs pour abattre un seul de ces animaux. Plus leurs cornes étaient longues, plus le prix était élevé.

Ces scènes de chasse, diffusées dans l’émission Rundschau de la SRF et sur la RTS, avaient déclenché un vif débat, 70’000 personnes signant une pétition demande l’interdiction de cette pratique en Valais.

Le canton avait réagi en introduisant une interdiction en 2021. Depuis lors, les personnes venant de l’étranger ou d’un autre canton ne pouvaient plus chasser le bouquetin en Valais. Mais cela va changer, car le canton a décidé de lever cette interdiction.

Un nombre record de bouquetins

Les chasseurs valaisans ne seront donc plus les seuls à pouvoir tirer des bouquetins. Dès 2025, les personnes d’autres cantons ou de l’étranger pourront à nouveau le chasser. En cause: le nombre trop élevé de ces animaux.

Des bouquetins


7000 bouquetins ont été recensés en Valais en 2024, un record.


KEYSTONE/Anthony Anex

«Les gardes-faune valaisans ont compté plus de 7000 animaux cette année, ce qui constitue un record», indique le canton du Valais. Selon lui, cette situation n’est pas tenable. Il convient donc de réguler les effectifs.

D’une part, pour réduire la concurrence avec d’autres espèces, comme les chamois. D’autre part, «pour minimiser les dégâts que les bouquetins causent aux forêts et aux cultures».

Proscrire la chasse aux «trophées»

La controversée chasse aux «trophées» et ses brevets coûteux devrait toutefois être proscrite. Le service compétent a établi certaines règles dans ce sens:

  • Les agences spécialisées dans les voyages de chasse seront interdites.
  • C’est l’âge et non plus la longueur des cornes qui déterminera le coût de l’abattage.
  • Les personnes étrangères ne pourront abattre que des mâles de plus de 11 ans.
  • Elles paieront l’entier de la taxe directement au canton avant le tir.
  • Les chasseurs devront être titulaires d’un permis de chasse reconnu.
  • Ils seront accompagnés d’un garde-chasse qui décidera quel animal doit être abattu.

Le canton souligne que la clientèle étrangère est ainsi soumise aux mêmes directives que les locaux. Les chasseurs valaisans peuvent actuellement chasser en dehors du canton, et l’inverse devrait être à nouveau possible. Les clientes et clients étrangers paieront toutefois plus cher pour les tirs que les autochtones.

Base juridique existante

Le chef du Service de la chasse valaisan, Nicolas Bourquin, avait déjà par le passé mis la question de la levée de l’interdiction sur le tapis.

Les populations de bouquetins devant selon lui de toute façon être régulées, la venue de chasseurs étrangers prêts à débourser plus d’argent pourrait générer des recettes bienvenues pour le canton.

Mais il avait déjà souligné à l’époque: «Si nous devions le refaire, ce ne serait plus par le biais d’agences spécialisées dans les voyages de chasse aux ‘trophées’.»

Un bouquetin


KEYSTONE/Anthony Anex

Malgré les restrictions annoncées, cette déclaration avait alors à nouveau suscité des critiques. «La régulation du bouquetin par des chasseurs locaux fonctionne très bien», soulignait la députée écologiste Brigitte Wolf, s’indignant à l’idée de réintroduire la chasse aux «trophées» de bouquetins.

Aujourd’hui, elle affirme que la proposition est meilleure qu’à l’époque. Selon elle, il faut toutefois voir ce qui est judicieux du point de vue de la biologie de la faune.

Et c’est là que la biologiste Brigitte Wolf voit un problème. «L’abattage de vieux boucs est très délicat, car ils sont importants pour la reproduction et la cohésion de la meute».

D’un point de vue purement juridique, le canton peut rouvrir la chasse aux trophées à la clientèle étrangère.

Traduit de l’allemand à l’aide de DeepL/dbu