La semaine de travail de quatre jours: bonne ou mauvaise idée?
Les vacances d’été touchent à leur fin pour de nombreuses personnes. Le bon moment pour se demander si nous devrions tous travailler moins. « SSR dialogue » ouvre le débat: la Suisse doit-elle introduire la semaine de travail de quatre jours?
Plus de temps libre pour le même salaire: la proposition émane de l’association Employés Suisse. L’organisation demande aux entreprises d’offrir à leurs salariés une hausse de salaire ou davantage de temps libre. “Pour 2025, nous exigeons jusqu’à 2,2% de salaire en plus ou une réduction du temps de travail pour le même salaire”, lance la responsable de la communication d’Employés Suisse, Manuela Donati, interrogée par nos confrères de SRF.
Parmi les changements majeurs qui bouleversent le marché du travail depuis quelques années, on trouve la pénurie de travailleurs qualifiés. Les employeurs sont sous pression pour s’adapter à l’air du temps et répondre au désir de la jeune génération d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
La semaine de travail de quatre jours est justement l’une des options qui permettrait de mieux concilier ces deux aspects. Un utilisateur de la plateforme “dialogue” de la SSR a proposé de lancer le débat sur cette question. Venez partager vos opinions et échanger vos analyses avec toute la Suisse.
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Succès dans une PME vaudoise
L’entreprise vaudoise Assymba fait figure de pionnière en Suisse. Il y a plusieurs années, cette PME active dans le domaine informatique a décidé de passer à la semaine de quatre jours. Les employés ne sont pas les seuls à être satisfaits. “Nous sommes aussi devenus plus productifs”, assure son directeur Patrick Tundo.
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Echec dans un groupe hôtelier bâlois
D’autres entreprises ont également été séduites par ce modèle, mais certaines d’entre elles ont fait machine arrière. Le groupe hôtelier Krafft à Bâle fondait de grands espoirs sur cette nouvelle organisation: un temps de travail inchangé, mais réparti sur quatre jours au lieu de cinq. Au bout d’un certain temps, tant le personnel que la direction ont souhaité revenir au modèle traditionnel, relate SRFLien externe.
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Les syndicats applaudissent, les patrons rechignent
Pour le syndicat Unia, la semaine de quatre jours pourrait être une récompense méritée pour les salariés, la productivité de l’économie ayant crû plus fortement que les salaires en Suisse ces dernières années. “Il est temps que les salariés obtiennent quelque chose en retour, sous forme de plus de temps libre”, défend Mirjam Brunner, spécialiste du droit du travail chez Unia, à SRFLien externe.
L’association faîtière des employés de commerce se montre plus prudente. Introduire la semaine de quatre jours implique d’adapter tous les processus au sein des entreprises pour que cela fonctionne, insiste Ursula Häfliger, de la Société suisse des employés de commerce. Par ailleurs, le travail à temps partiel est extrêmement répandu en Suisse, souligne-t-elle.
Les patrons, quant à eux, sont farouchement opposés à la généralisation de la semaine de quatre jours. “C’est très bien si certaines entreprises peuvent se le permettre. (…) Mais pour la plupart des entreprises, une semaine de quatre jours n’est tout simplement pas réalisable”, affirme Jonas Lehner, le responsable suppléant du secteur communication de l’Union patronale suisse.
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Cinq questions sur le travail : comparez-vous avec le reste de la Suisse!
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«dialogue» vise à combler le fossé linguistique et à renforcer les liens entre les personnes qui vivent en Suisse et les Suisses de l’étranger.
Les utilisatrices et utilisateurs sont invités à approfondir des sujets actuels et à prendre part à des discussionsLien externeLien externe en plusieurs langues.
Texte traduit de l’allemand par Didier Kottelat (RTS)
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