Suisse

La presse internationale reste sceptique face à la fusion d’UBS et Credit Suisse

Quelques Unes de la presse internationale après le rachat de Credit Suisse par UBS. swissinfo.ch

La Suisse fait rarement autant parler d’elle à l’international. Mais la nouvelle de la reprise de Credit Suisse par sa rivale UBS a provoqué un tel séisme qu’elle a été très commentée par les médias internationaux. Entre résignation et questionnement, le mariage des deux plus grandes banques de Suisse ne rassure qu’à moitié.

Ce contenu a été publié le 20 mars 2023


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Un accord à la va-vite

Ce que les médias étrangers retiennent, c’est avant tout la rapidité avec laquelle l’action a été menée. «Au pays des décisions consensuelles et de la lenteur qui en découle, on sait parfois se montrer brutal et rapide, mais il faut vraiment que l’heure soit grave», ironise le quotidien français Le Monde.

Pour Le Soir, il s’agit d’un «accord à l’arrache, via des mesures d’urgence», soit le genre d’opérations que les règles mises en place après la crise financière de 2008 devaient pouvoir éviter. The Wall Street Journal avertit: «Le sauvetage de cette semaine a valeur d’avertissement: deux semaines après le début de cette nouvelle panique bancaire, le mode d’emploi post-2008 est déjà un échec».

En Italie, La Repubblica considère que la Suisse n’a pas de quoi célébrer ce mariage «réparateur» sur fond de cupidité et de fuite de capitaux. La Stampa souligne quant à elle que l’opération de rachat n’a en outre pas suffi à ramener le calme sur les marchés, puisque, lundi, le titre UBS était en chute.

>> À lire aussi: Le monde politique suisse très critique après le rachat de Credit Suisse par UBS

La création d’un monstre bancaire

La réunion des deux entités bancaires amène également son lot de questions en matière d’emploi et de concurrence. El País, par exemple, s’inquiète du fait que «réduire de deux à un le nombre de grandes banques dans le pays permettra à UBS de dominer le marché sans quasiment personne en face.» 

Selon le New York Times, «la fin humiliante de Credit Suisse est une aubaine pour UBS, qui consolide sa position.» Le Wall Street Journal y voit pour sa part un risque, «car Credit Suisse est plombé par une liste de scandales et de problèmes, et sa grande banque d’investissement est à l’opposé du modèle qu’UBS façonne depuis des années.»

The Economist estime que «le défi sera de préserver la santé de cette union», car les actifs combinés de ces deux banques représentent deux fois le PIB de la Suisse. Or, en cas de nouveau problème, sauver cette nouvelle institution ne sera pas possible, car la structure sera tout simplement trop grande pour une telle opération.

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