Entre codes et paperasse, est-il vraiment plus simple de voter en ligne?
Quelques clics et terminé. C’est ainsi que l’on s’imagine le vote électronique, mais ce n’est en réalité pas si simple. Nous vous expliquons pourquoi.
De plus en plus de cantons et communes offrent à leur population la possibilité de voter en ligne. Des essais sont en cours dans les cantons de Bâle-Ville, Saint-Gall, Thurgovie et des Grisons. Journaliste à SRF, Marc Hanimann s’est inscrit pour voter en ligne dans sa commune de résidence. Il répond ici aux principales interrogations.
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Qui peut voter par voie électronique?
Plusieurs essais sont en cours dans différents cantons. Ce sont les cantons eux-mêmes qui décident s’ils veulent ou non tester le vote électronique. Ils doivent ensuite décider qui sera autorisé à voter ainsi.
Lors d’un essai, 30% maximum des électeurs et électrices sont autorisés à participer au vote électronique. Selon la Confédération, ces quotas sont actuellement loin d’être épuisés. À noter que de nombreux Suisses de l’étranger utilisent ce moyen de vote.
Est-il compliqué de s’inscrire?
Ce n’est en tout cas pas pour les retardataires, car il faut s’inscrire huit semaines à l’avance. Sont nécessaires: le numéro AVS ou la date de naissance, mais pas une adresse e-mail.
L’avantage est que même les personnes qui n’ont pas d’e-mail peuvent voter par voie électronique. Mais l’inconvénient est que la confirmation d’inscription arrive quelques jours plus tard par la poste. Quatre semaines avant le vote, les documents arrivent dans la boîte aux lettres.
Au bulletin de vote «normal» s’ajoute une feuille explicative. Et sur la carte de vote se trouvent divers codes. Un va-et-vient entre le papier et l’écran commence alors.
Il faut taper un code d’initialisation de 24 chiffres et lettres. Il est alors possible de cocher les cases «oui» ou «non». Des codes de vérification sont disponibles au dos de la carte de vote. S’ils correspondent aux codes affichés à l’écran, un code de confirmation à neuf chiffres doit être saisi. Pour envoyer les votes, il y a à nouveau un code de vérification.
Quel bilan de l’expérience?
La rapidité et le numérique, ce sont deux choses différentes. Certes, les procédures d’authentification font partie du quotidien des utilisateurs et utilisatrices de l’e-banking. Mais le passage permanent du papier à l’écran prend du temps. Pour les Suisses installés dans le pays, la tentation de continuer à voter par correspondance reste grande, car les documents de vote sont également envoyés sur papier.
Texte traduit de l’allemand à l’aide de DeepL/dbu
Dans le canton de Saint-Gall, 18 des 75 communes font partie du projet de vote électronique, où environ 10 à 15% des électeurs et électrices sont enregistrés.
Chef de la chancellerie d’État du canton de Saint-Gall, Benedikt van Spyk voit les choses de manière positive. L’envoi par papier est considéré comme un moyen très sûr par le canton. «C’est pourquoi nous l’avons conservé pour l’e-voting, du moins lors de l’envoi.»
Les documents continuent d’être envoyés par la poste, y compris à l’étranger. Environ 65% des Suisses de l’étranger voteraient par voie électronique, affirme Benedikt van Spyk.
Selon lui, on ne pourra jamais se passer totalement du papier: «Avant de pouvoir remplacer la distribution par courrier, nous devons mettre en place un canal de distribution numérique vraiment sûr. Nous ne l’avons pas encore actuellement.»
Les nombreux codes différents sont nécessaires, explique-t-il: «Pour le vote électronique, la sécurité est la priorité absolue. Cela entraîne des restrictions au niveau du confort d’utilisation. L’envoi des codes par la poste contribue également à la sécurité. Bien sûr, cela représente une charge supplémentaire pour les citoyens et limite actuellement l’attrait de l’e-voting.»