Suisse

Conseil des Suisses de l’étranger: candidatures foisonnantes, électorat encore timide

La fonction de conseiller des Suisses de l'étranger jouit d'une grande popularité: 150 candidats et candidates se présentent à l'élection directe du Conseil des Suisses de l'étranger dans les 14 circonscriptions électorales.


La fonction de conseiller des Suisses de l’étranger jouit d’une grande popularité: 150 candidats et candidates se présentent à l’élection directe du Conseil des Suisses de l’étranger dans les 14 circonscriptions électorales.


OSE, SwissCommunity / Adrian Moser

Au printemps, les Suisses de 46 pays pourront choisir leurs représentants et représentantes au Conseil des Suisses de l’étranger. L’intérêt pour les élections directes semble pourtant encore faible. Les candidats et candidates sont nombreux, mais la campagne électorale manque de moyens.

Lors des prochaines élections pour le renouvellement du Conseil des Suisses de l’étranger pour la législature 2025-2029, 140 sièges doivent être repourvus, dont 120 par des représentantes et représentants de l’étranger.

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Parmi eux, 47 seront à nouveau attribués par élection directe électronique. Cette élection directe se déroulera du 12 avril au 11 mai 2025 dans 46 pays, représentant 14 circonscriptions électorales. Tous les Suisses de l’étranger majeurs et enregistrés auprès d’une représentation helvétique pourront y participer. Ils et elles auront un large choix: 150 candidats et candidates se présentent à l’élection.

Jusqu’à présent, ce sont généralement les associations suisses du monde entier qui envoyaient des délégués à ce conseil.


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Allemagne: le nombre de candidats n’a jamais été aussi élevé

Mais l’ampleur des défis à relever apparaît désormais clairement. L’intérêt pour ces élections directes ne semble pas encore très grand au sein de l’électorat potentiel de la diaspora. Il n’est en effet pas facile de s’adresser à cet électorat hétérogène et réparti sur un large territoire. C’est ce qu’a montré récemment un événement en ligne organisé par l’Organisation des Suisses de l’étranger en Allemagne, l’organisation faîtière d’une quarantaine d’associations suisses et de clubs économiques dans le pays. Après la France, c’est chez le voisin du nord que vivent le plus de Suisses et Suissesses de l’étranger (99’582).

La diaspora suisse en Allemagne dispose de dix sièges au Conseil des Suisses de l’étranger. Huit membres du Conseil et deux suppléants ou suppléantes seront élus; pour la première fois par vote démocratique direct en ligne. Vingt-huit Suisses de l’étranger se sont portés candidats pour les sièges allemands. «Il y a plus de candidats que les années précédentes», constate avec satisfaction Stephan Frei, coordinateur des élections.

Le Département des affaires étrangères (DFAE) soutient l’Organisation des Suisses de l’étranger dans l’envoi des informations relatives au scrutin. «Cet envoi a contribué de manière significative à l’augmentation du nombre de candidates et de candidats», poursuit Stephan Frei.

Le Conseil des Suisses de l’étranger représente les intérêts des Suisses à l’étranger. Il est la voix politique de cette communauté auprès du gouvernement helvétique, de l’opinion publique et d’autres institutions.

Parmi ses principales préoccupations figurent la défense du droit de vote et d’éligibilité, l’amélioration des services consulaires, la participation aux questions sociales et politiques ainsi que la promotion des liens culturels avec la Suisse.

Le Conseil des Suisses de l’étranger est également l’organe de discussion et de décision politique de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). Il se compose de 120 délégués et déléguées élus par les citoyens et citoyennes vivant à l’étranger et de 20 membres en Suisse, issus des milieux politiques, économiques et culturels.

Le feu n’a pas (encore) été allumé

Afin que les électeurs et électrices puissent se faire une idée des candidatures, l’Organisation des Suisses de l’étranger en Allemagne a récemment organisé une réunion électorale en ligne un dimanche soir sur Zoom. Tous les candidats et candidates intéressés ont pu détailler leurs arguments avec un temps de parole de deux minutes.

Il y avait là un juriste saint-gallois à Berlin qui travaille dans le domaine de l’intelligence artificielle, une danseuse de ballet et chorégraphe bâloise qui organise entre autres un festival à Chemnitz, une jeune mère lucernoise qui travaille à Munich pour un employeur suisse ou encore une Suissesse de l’étranger de la deuxième génération qui souhaite s’engager en tant que conseillère pour les jeunes Suisses et Suissesses en Allemagne.

Les parcours des candidats et candidates sont passionnants, les motivations pour postuler multiples. «Autant nous sommes enthousiasmés par l’intérêt que suscite la fonction de conseiller des Suisses de l’étranger, autant nous sommes déçus par l’intérêt du public pour cette échéance», souligne toutefois Stephan Frei.

Ce dimanche soir, seules 29 personnes se sont connectées. Un candidat exprime lui aussi sa déconvenue: sur les 29 participants et participantes, au moins deux tiers sont des candidats et candidates. Ils et elles se sont donc présentés les uns aux autres. «C’est un peu dommage», estime le professeur de biologie moléculaire d’Aix-la-Chapelle. Il pensait que cette élection susciterait davantage d’intérêt.

Il y aurait donc plus qu’assez de candidates et de candidats, mais il manque une plateforme pour faire campagne. Stephan Frei se veut toutefois rassurant. «Nous sommes persuadés que nous parviendrons à inverser la tendance d’ici le scrutin», assure-t-il.

L’Organisation des Suisses de l’étranger en Allemagne a constaté un grand intérêt pour les élections elles-mêmes. «Il faut partir du principe que le nombre de participants dimanche ne représente pas le nombre d’électeurs», ajoute Stephan Frei.


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Texte relu et vérifié par Balz Rigendinger, traduit de l’allemand par Lucie Donzé/sj